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Un monde qui change

Mardi, 07 avril 2020

Que faut-il retenir de cette crise provoquée par l’épidémie de coro­navirus? Il est peut-être encore trop tôt pour faire des conclu­sions, car le monde est en proie à une crise dont l’ampleur n’a pas encore été pleinement mesurée. Cependant, et malgré tout, les prémices d’un changement poin­tent à l’horizon. Car tout évolue autour de nous: nos habitudes sociales et professionnelles, l’éco­nomie, la géopolitique. Bref, l’ordre dans lequel nous vivons.

Changement au niveau de notre vie quotidienne tout d’abord. Les gestes les plus simples et les plus anodins, comme le fait de se serrer la main ou de s’embrasser, sont devenus synonymes de frayeur et de panique, et ont été remplacés par les strictes lois de la distancia­tion sociale. Désormais, il faut limi­ter ses sorties au maximum, se laver les mains fréquemment, pas­ser plus de temps à la maison, choisir ses déplacements, etc. Fini les salles de classe et les amphi­théâtres bondés. Et il faut désor­mais recourir aux nouvelles tech­nologies pour suivre ses cours scolaires ou universitaires. Ceux-ci doivent être faits à distance et chaque élève ou étudiant doit les suivre en étant installé derrière son ordinateur.

Changement au niveau de nos habitudes professionnelles aussi. Le travail à domicile et les visioconfé­rences sont devenus la règle d’or dans ce monde désormais en proie à la flambée épidémique.

Le domaine économique n’est pas du reste. Là aussi, les mutations s’accélèrent. Et l’on voit des sec­teurs monter en flèche dans la foulée du coronavirus, tandis que d’autres régressent. Des entre­prises comme Netflix ont fait, en l’espace de quelques semaines, des gains pharamineux. La crise du coronavirus va peut-être réduire l’impact de la mondialisation et favoriser le développement durable dans les pays émergents. Car on s’est rendu compte que la mondialisation, l’intensification et la rapidité des échanges, ainsi que les voyages, multiplient les risques de contamination. Les industries et les chaînes de production seront désormais proches des lieux de consommation. Un constat: depuis le début de la crise, les produc­teurs locaux ont réalisé des gains importants. C’est là l’une des conséquences de la propagation de l’épidémie de Covid-19.

Au niveau des Etats et de l’ordre mondial aussi, la planète change. Le concept habituel de puissance, connu depuis l’Antiquité et basé sur la force militaire, la détention des armes, a montré ses limites. Des Etats parmi les plus puissants de notre planète se sont révélés incapables de faire barrage à la crise, et ont cédé à la panique. Leurs arsenaux atomiques et leurs puissances militaires ne leur ont finalement pas permis de faire face au coronavirus.

La question à présent est de savoir si ces changements vont subsister une fois la crise passée. Peut-être pas tous, mais une chose est sûre, l’après-coronavirus sera différent .

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