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2020, les premières récoltes économiques en Egypte

Dimanche, 05 janvier 2020

A quoi ressemblera l’année 2020 pour l’Egypte? Si les cinq dernières années ont été celles de la « rude besogne » avec notamment une âpre lutte contre le terrorisme et une réforme économique difficile, l’Egypte devrait récolter dès 2020 les fruits de ses efforts déployés au cours des années passées. Déjà, 2019 a connu un net recul du terro­risme et une stabilisation des princi­paux indices macro-économiques. L’inflation, qui avait atteint un taux record en 2017 avec un pic à 30%, a été jugulée et se situait en novembre dernier à 3,6%. La livre égyptienne a également gagné du terrain face au dollar. Le billet vert est descendu, pour la première fois depuis la déva­luation, sous la barre des 16 L.E. Une appréciation due à la hausse des recettes touristiques et à l’augmen­tation des investissements étrangers et des exportations de gaz naturel. Soulignons que la livre égyptienne était surévaluée par rapport au dol­lar avant la Révolution du 25 janvier, une situation qui mettait les produc­teurs égyptiens en difficulté, car alors incapables de concurrencer les producteurs étrangers. Le déficit budgétaire, qui avait culminé à 12,5% en 2016-2017, se situe désor­mais autour de 8,2% grâce notam­ment à la rationalisation des subven­tions à l’énergie. Celles-ci sont pas­sées de 89 milliards de L.E. en 2018 à 52,9 milliards de L.E. en 2019.

Ces indices positifs devraient continuer en 2020, favorisés par le climat de stabilité politique. En réa­lité, l’Egypte, qui a connu deux révo­lutions en l’espace de trois ans, se trouve au seuil d’une troisième révolution, économique cette fois. Une révolution qui a le secteur privé comme moteur de croissance. Pendant des années, la croissance a été menée par le seul facteur de la consommation. Mais l’Egypte a un autre objectif à présent, à savoir une croissance menée par les investisse­ments et les exportations, qui n’in­flue pas négativement sur le Produit Intérieur Brut (PIB) comme ce fut le cas par le passé. Les projets d’infras­tructures, réalisés ces dernières années, servent parfaitement cet objectif. Ils visent à fournir aux investisseurs la « structure de base » nécessaire. Les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) don­nent à l’Egypte un taux de crois­sance de 6% dès 2010. Et l’on peut espérer un taux de 8% au cours des années suivantes, ce qui permettra de résorber une partie du chômage.

Pendant des années, le déficit public a été financé par une dette interne hautement volumineuse et qui a atteint des proportions inquié­tantes. Mais avec la baisse progres­sive du déficit budgétaire, cette situation est en train de changer. Le recul du déficit permettra d’amélio­rer les finances publiques et de réorienter les fonds de manière à consolider l’économie. L’Egypte s’oriente vers une économie pro­ductive.

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