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Que veut Donald Trump  ?

Mardi, 26 mars 2019

Après avoir reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, le président américain, Donald Trump, vient de soulever une nouvelle polémique en affirmant que le plateau du Golan est « un territoire israélien ». « Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l’Etat d’Israël et la sécurité régionale », a tweeté Trump. Faut-il y voir l’une de ces excentricités dont le président américain s’est rendu coutumier ces derniers temps? A trois semaines des élections législatives en Israël, les déclarations du président américain apparaissent comme un coup de pouce à son allié de toujours, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Elles interviennent surtout à quelques jours du congrès de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le principal lobby israélien aux Etats-Unis, gros pourvoyeur de dons électoraux. Et il n’est pas exclu dans ce contexte que Trump cherche déjà à préparer sa réélection.

Quoi qu’il en soit, les déclarations de Donald Trump sont inacceptables. D’abord parce qu’elles tuent tout espoir d’une relance de la paix au Proche-Orient. Le plateau du Golan symbolise l’agression par Israël des territoires arabes. Il est au coeur du conflit israélo-arabe. L’Administration américaine a annoncé, il y a quelques mois, qu’elle préparait un plan de paix pour le Proche-Orient. Baptisé le « deal du siècle », ce plan, toujours confidentiel, est censé conduire à une paix juste et globale au Proche-Orient. Mais en déclarant le Golan territoire israélien, Trump exclut de facto toute future négociation sur le statut de ce territoire.

Les propos de Trump rendent certes encore plus hypothétique l’hypothèse d’une paix globale au Proche-Orient. Ils s’opposent aussi aux principes de la légitimité internationale. L’annexion du Golan par Israël n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. En 1967, après la guerre des Six jours, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté la résolution 242 appelant à un retrait israélien des territoires arabes occupés dont le plateau du Golan. Mais en 1981, Israël a annexé le Golan et l’a rattaché à son territoire. C’est alors que le Conseil de sécurité a adopté la résolution 497 qui considère la décision israélienne comme « illégale, nulle et non avenue » vis-à-vis du droit international.

En s’alignant de manière aveugle sur Israël, les Etats-Unis ont gâché leur statut de parrain de la paix au Proche-Orient. Leur position dans la région est plus faible que jamais.

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