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Morsi et le projet islamique

Lundi, 24 juin 2013

Ceux qui prétendent parler au nom de l’islam établissent malicieusement un lien entre ce qu’ils appellent le projet islamique du pouvoir et le départ du prési­dent Morsi. Ils considèrent ce der­nier comme le représentant isla­mique à la présidence de la République et estiment que son départ incarne l’échec du projet islamique. Partant, ils qualifient toute personne critiquant le prési­dent de laïc ou de libéral mécréant qui ne veut pas du projet islamique. Ils consi­dèrent également que toute personne récla­mant le départ du pré­sident ou participant à des manifestations contre lui s’inscrit contre le président musulman et ne veut pas de l’islam. Ils vont même jusqu’à prétendre que tous ceux qui iront aux manifestations du 30 juin sont juste des chrétiens qui refusent le succès de l’expérience islamique, en plus de certains libéraux et laïcs qui détestent l’islam. C’est ainsi que les chaînes satellites propa­gent jour et nuit ces informations douteuses. Leur objectif est de tromper le modeste citoyen, de le convaincre à tort que ces opposants et rebelles sont contre l’islam et non de simples opposants au prési­dent et à ses poli­tiques, et que les partisans du prési­dent sont les seuls véritables musul­mans.

Il est évident que la question n’a rien à voir avec l’islam ou avec le projet islamique. Est-ce que les Egyptiens de l’avant-Morsi étaient des mécréants ? Depuis qu’il est devenu président, sont-ils allés au paradis ?

Le pays affronte aujourd’hui un énorme danger. Certains transfor­ment intentionnellement et mali­cieusement les différends poli­tiques en des différends religieux pour la simple raison qu’ils ne trou­vent pas de réponse aux critiques des opposants. Pourtant, ces per­sonnes qui prétendent parler au nom de l’islam n’avaient aucun inconvénient à ce que les Egyptiens manifestent pour réclamer le départ de Moubarak. Lorsqu’ils ont com­battu Moubarak, lorsqu’ils ont essayé de l’assassiner à plusieurs reprises et lorsqu’ils ont même tué certains de ses hommes, cela ne représentait pas d'opposition contre le dirigeant mais un djihad contre le pouvoir injuste et athée .

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