La visite cette semaine au Caire du président français, Emmanuel Macron, est placée sous le signe du partenariat. Partenariat politique tout d’abord. Dans une région en pleine mutation et en proie aux troubles depuis le Printemps arabe, avec des conflits armés en Libye, en Syrie et au Yémen, et avec l’avènement de la menace terroriste et des vagues migratoires, c’est l’ensemble du bassin méditerranéen qui fait face à un risque de déstabilisation. C’est dans ce contexte que la coopération entre l’Egypte et la France acquiert toute sa signification. Les deux pays sont au premier rang de la guerre contre le terrorisme. Et comme l’Egypte, la France a été touchée de plein fouet par ce fléau, avec des attaques meurtrières en 2015 et 2016 comme celles contre Charlie Hebdo et contre le Bataclan. Or, pour la France, l’Egypte est un pilier de la stabilité au Proche-Orient, et Paris veut aider Le Caire à se doter des moyens de lutte contre le terrorisme.
Réciproquement, pour Le Caire, la France est une force politique de poids sur le continent européen, qui, de par ses relations historiques avec le monde arabe, est plus compréhensive à l’égard des questions proche-orientales et a toujours joué un rôle modérateur dans cette région.
Partenariat sur le plan économique aussi. L’Egypte, avec deux révolutions en 2011 et 2013, sort d’une période de troubles politiques et veut reconstruire son économie. D’où les méga-projets mis en place par le gouvernement égyptien, qui visent à relancer la croissance et à assurer une vie meilleure aux Egyptiens. Pour mener à bien ses plans de développement, Le Caire a besoin de l’expertise française dans des domaines aussi vitaux que les infrastructures, l’énergie ou les transports. 160 filiales d’entreprises françaises opèrent sur le sol égyptien créant 40000 emplois directs et 360000 emplois indirects selon le ministère égyptien des Investissements et de la Coopération internationale (GAFI). Les entreprises françaises sont à pied d’oeuvre pour achever les travaux d’extension du métro souterrain du Caire. Et il est question que la France participe aux travaux de rénovation du Musée du Caire, à la création d’un parc éolien et à la construction de la Nouvelle Capitale administrative. Une cinquantaine de patrons français étaient d’ailleurs présents au Caire avec le président Macron.
Les relations franco-égyptienne sont au beau fixe. Pour preuve, avant Macron, les présidents Hollande, Sarkozy, Chirac et Mitterand avaient eux aussi tenu à visiter l’Egypte et ses monuments.
Lien court: