Encore des morts dans les rangs des Palestiniens. Vendredi 20 avril, ils étaient cinq à périr sous les balles de l’armée israélienne aux abords de la barrière de sécurité qui sépare Israël de la bande de Gaza, dont un adolescent de 15 ans originaire du camp de Jabaliya. Les affrontements ont repris vendredi pour la quatrième semaine consécutive entre manifestants gazaouis et forces militaires israéliennes. Depuis le 30 mars dernier, 38 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, tandis que des milliers d’émeutiers affluent chaque semaine à quelques centaines de mètres de la frontière israélienne, dans le cadre d’une grande manifestation organisée à l’occasion de la Nakba (le 15 mai) et baptisée la « marche du retour ». Les manifestants palestiniens réclament le droit de retour pour les Palestiniens de 1948, ceux qui ont dû quitter leurs terres après la création de l’Etat d’Israël et qui, aujourd’hui, ont un statut de réfugiés hors de leur pays.
Le bilan des morts palestiniens est bien lourd. Mais que dire ? Israël n’en est pas à sa première atrocité contre les Palestiniens. Les lois internationales interdisent l’usage de la force armée sauf en cas de danger imminent. Mais Israël n’a jamais respecté les lois internationales. Il parle de « légitime défense » et refuse qu’une enquête soit menée sur la mort de ces Palestiniens désarmés.
Depuis des années déjà, Tel-Aviv se pose comme le modèle parfait de l’Etat hors-la-loi, en faisant table rase des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, des décisions internationales et des accords conclus avec les Palestiniens. La droitisation du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu et l’entrée des partis extrémistes au sein de la coalition gouvernementale en Israël n’ont fait que confirmer cette tendance. Les violations israéliennes se multiplient: extension de la colonisation illégale dans les territoires palestiniens occupés, judaïsation de la ville sainte de Jérusalem et durcissement des mesures prises à l’encontre des Palestiniens, le tout au nez et à la barbe de la communauté internationale qui baigne dans la passivité.
Historiquement, les Etats-unis ont toujours freiné les ardeurs de leur allié israélien, même si dans le fond, le soutien américain à Israël est resté indéfectible. Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017 a changé la donne. Sous l’effet de la realpolitik, le président américain a abandonné le rôle « modérateur » de son pays, accordant un soutien sans limites aux Israéliens. Pour preuve: les récentes décisions de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, et de couper le financement américain à l’Agence onusienne de secours aux réfugiés palestiniens (UNRWA). Ces décisions n’ont fait que réconforter Israël dans son impunité et l’ont, sans aucun doute, encouragé à persister dans ses pratiques à l’encontre des Palestiniens, au point de légitimer la violence .
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