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Légitimer la violence

Dimanche, 22 avril 2018

Encore des morts dans les rangs des Palestiniens. Vendredi 20 avril, ils étaient cinq à périr sous les balles de l’armée israélienne aux abords de la barrière de sécurité qui sépare Israël de la bande de Gaza, dont un adolescent de 15 ans originaire du camp de Jabaliya. Les affrontements ont repris ven­dredi pour la quatrième semaine consécutive entre manifestants gazaouis et forces militaires israé­liennes. Depuis le 30 mars dernier, 38 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, tandis que des milliers d’émeutiers affluent chaque semaine à quelques cen­taines de mètres de la frontière israélienne, dans le cadre d’une grande manifestation organisée à l’occasion de la Nakba (le 15 mai) et baptisée la « marche du retour ». Les manifestants palestiniens réclament le droit de retour pour les Palestiniens de 1948, ceux qui ont dû quitter leurs terres après la création de l’Etat d’Israël et qui, aujourd’hui, ont un statut de réfu­giés hors de leur pays.

Le bilan des morts palestiniens est bien lourd. Mais que dire ? Israël n’en est pas à sa première atrocité contre les Palestiniens. Les lois internationales interdisent l’usage de la force armée sauf en cas de danger imminent. Mais Israël n’a jamais respecté les lois internationales. Il parle de « légi­time défense » et refuse qu’une enquête soit menée sur la mort de ces Palestiniens désarmés.

Depuis des années déjà, Tel-Aviv se pose comme le modèle parfait de l’Etat hors-la-loi, en faisant table rase des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, des décisions internationales et des accords conclus avec les Palestiniens. La droitisation du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu et l’entrée des partis extrémistes au sein de la coalition gouvernementale en Israël n’ont fait que confirmer cette tendance. Les violations israéliennes se multiplient: exten­sion de la colonisation illégale dans les territoires palestiniens occupés, judaïsation de la ville sainte de Jérusalem et durcisse­ment des mesures prises à l’en­contre des Palestiniens, le tout au nez et à la barbe de la commu­nauté internationale qui baigne dans la passivité.

Historiquement, les Etats-unis ont toujours freiné les ardeurs de leur allié israélien, même si dans le fond, le soutien américain à Israël est resté indé­fectible. Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017 a chan­gé la donne. Sous l’effet de la realpolitik, le président américain a abandonné le rôle « modéra­teur » de son pays, accordant un soutien sans limites aux Israéliens. Pour preuve: les récentes déci­sions de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, et de couper le financement amé­ricain à l’Agence onusienne de secours aux réfugiés palestiniens (UNRWA). Ces décisions n’ont fait que réconforter Israël dans son impunité et l’ont, sans aucun doute, encouragé à persister dans ses pratiques à l’encontre des Palestiniens, au point de légitimer la violence .

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