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Trump menace la sécurité mondiale

Dimanche, 25 mars 2018

Il semble que les catastrophes du président américain, Donald Trump, ne s’arrêteront pas tant qu’il n’aura pas quitté la Maison Blanche. La dernière catastrophe qui a terrifié de nom­breuses personnes aux Etats-Unis, comme à l’exté­rieur, est la nomination de John Poulton au poste de conseiller de la sécurité nationale, et ce, en rempla­cement de Herbert Raymond McMaster. En effet, Poulton est connu pour ses positions extrémistes pro-israéliennes et anti-arabes ainsi que pour sa conviction de la nécessité de bombarder l’Iran. De plus, il ne voit aucun inconvénient à utiliser les armes nucléaires contre les ennemis des Etats-Unis. Certains observateurs américains ont exprimé leurs craintes envers ce choix, déclarant que Poulton a des convictions idéologiques évidentes qui l’empê­chent d’assumer sa mission, à savoir présenter dif­férentes alternatives au président.

Dans ce contexte, le président du Conseil des relations étrangères depuis 2003, Richard Haass, avait fortement critiqué la politique étrangère de Donald Trump qui oeuvrerait à proclamer la guerre sur trois fronts en même temps: l’Iran, la Chine et la Corée du Nord. Raison pour laquelle les Etats-Unis traversent actuellement un moment des plus dangereux dans l’histoire moderne du pays. Le choix de John Poulton vient confirmer que la situa­tion sera encore plus dangereuse à cause de ses positions envers ces trois dossiers qui sont encore plus extrémistes que celles de Trump.

La position de Poulton envers l’islam et les musulmans est certainement la plus dangereuse, car il les accuse constamment de terroristes et d’adver­saires de l’Occident. De plus, il a déclaré à plu­sieurs reprises son soutien absolu au premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, dans son refus à la solution des deux Etats. Poulton estime qu’il n’existe aucune entité du nom de la Palestine et que le seul objectif d’appeler à la création d’un Etat palestinien est d’attaquer Israël et de réduire sa force. De plus, il appelle à annexer la Cisjordanie à la Jordanie, et le secteur de Gaza à l’Egypte.

Trump s’était toujours dit opposé à la guerre qu’ont menée les Etats-unis contre l’Iraq en 2003, en revanche, son nouveau conseiller à la sécurité nationale a toujours été l’un des plus forts partisans de cette guerre. Bien plus, il pense qu’il était néces­saire de faire de même en Syrie et de renverser Al-Assad, exactement comme Saddam Hussein. Il a déclaré en 2015 qu’il était toujours convaincu de la guerre contre l’Iraq. Il pense même que la déci­sion catastrophique a été le retrait de l’Iraq et non pas sa conquête, estimant que les forces améri­caines devaient rester éternellement en Iraq.

En 2002, alors qu’il était sous-secrétaire d’Etat, John Poulton a réclamé à l’Administration améri­caine la nécessité de conquérir Cuba pour les mêmes raisons de la conquête de l’Iraq: la posses­sion d’armes de destruction massive. En effet, il a confirmé que Cuba possédait des armes biolo­giques qu’il pouvait fournir à la Libye et à la Syrie. Comme c’était la première fois qu’un responsable américain accuse Cuba de posséder des ADM, le New York Times a tenté de lui soutirer des preuves confirmant ses accusations, mais il n’a rien obtenu.

Selon la logique extrémiste de Poulton, les Etats-Unis ont le droit d’intervenir militairement sans même recourir à la diplomatie partout dans le monde, tant que les intérêts des Etats-Unis l’impli­quent. C’est ainsi qu’il met constamment en garde les Etats-Unis contre le fait de laisser s’échapper des mains de la Maison Blanche l’opportunité de lancer une guerre contre la Corée du Nord.

Pour ce qui est de l’Iran, Poulton a confirmé à plusieurs reprises la nécessité de frapper ce pays. En 2015, il a écrit un article dans le New York Times dans lequel il a confirmé que seule la force militaire était capable de mettre un terme au projet nucléaire iranien. Il a présenté un plan qui a surpris de nom­breuses personnes, et qui se résume dans l’attaque des réacteurs nucléaires iraniens et le changement du régime iranien au pouvoir « à l’instar de notre procédé réussi dans le changement des régimes au Moyen-Orient », selon ses propos. Ses prétextes se résument dans le fait que si l’Iran réussit à obtenir l’arme nucléaire, ceci peut encourager d’autres pays de la région à en faire de même. Bien que Poulton n’ait pas parlé dans cet article d’Israël, sa position est similaire à celle de Netanyahu envers l’Iran. En effet, ce dernier incite les Administrations américaines consécutives à frapper l’Iran.

Dans un cours présenté à l’Université de Chicago en 2009, il a déclaré: « Si Israël n’est pas prêt à utiliser l’arme nucléaire contre le programme nucléaire iranien, l’Iran possédera l’arme nucléaire dans l’avenir proche ». Il s’agissait là de la première fois qu’un quelconque responsable appelle un pays à utiliser l’arme nucléaire contre un autre pays, alors que le monde entier appelle à l’interdiction de l’utilisation des armes de destruc­tion massive, dont les effets s’étendent au-delà des frontières des pays visés. Sans parler que cet acte irresponsable représente une infraction à toutes les lois et toutes les coutumes internationales. De même, on reproche à Poulton ses contacts perma­nents avec les responsables du Mossad sans per­mission préalable du secrétariat d’Etat, conformé­ment aux lois américaines.

Ce sont là les convictions et les positions de l’homme que Trump a choisi pour occuper le poste de conseiller à la sécurité nationale de Etats-Unis qui, en fait, ne menace pas seulement la sécurité nationale américaine, mais aussi celle du monde entier.

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