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Les pays en développement à l’ère de l’intelligence artificielle

Dimanche, 04 mars 2018

Les développements en matière de technologie changent continuellement la condition humaine. Comme dans beaucoup d’autres domaines d’innovation, l’intelligence artificielle attire l’intérêt public et fait beaucoup parler d’elle chez beaucoup de parties prenantes. Dans l’avenir, l’intelligence artificielle jouera un rôle de plus en plus important dans les secteurs du transport, de l’agriculture et des soins de santé, en particulier dans les pays déve­loppés comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

L’intelligence artificielle impac­tera-t-elle aussi les pays en voie de développement? Ou ne fera-t-elle qu’augmenter l’écart entre le Nord et le Sud? Quels sont les défis à surmonter pour la mise en oeuvre de l’intelligence artificielle dans les pays en voie de développe­ment? Pour pouvoir répondre à ces questions, nous devons d’abord élaborer sur l’intelligence artificielle en elle-même: qu’est-ce que c’est et comment va-t-elle révolutionner le futur des pays développés ?

L’Intelligence Artificielle (IA) est un domaine scientifique en pleine croissance. Cette technologie a pour but le développement de pro­grammes informatiques dits « intel­ligents », c’est-à-dire capables d’apprendre et de penser, à l’image de l’homme. Cette technologie est déjà mise en oeuvre dans le déve­loppement de voitures autonomes, de robots à caractère humain, dans le domestique (maison intelligente) et dans divers logiciels tels que ceux à reconnaissance vocale et faciale. L’Institut Accenture pour la haute performance, basé aux Etats-Unis, a récemment publié une recherche indiquant que le domaine de l’IA doublera la croissance éco­nomique annuelle dans les pays développés. D’ici 2035, la contri­bution de ce secteur, en termes de valeur brute, est estimée à 814 mil­liards de dollars pour les Etats-Unis et à 8,3 billions de dollars au Royaume-Uni.

L’IA augmentera-t-elle l’écart entre les pays développés et ceux en voie de développement? Pas sûr! Car l’IA possède la capacité de s’adapter en fonction des besoins d’un pays. Selon Jack Hidary, un entrepreneur basé à New York, « l’intelligence artifi­cielle changera la donne pour l’amélioration de la vie des popu­lations pauvres à travers le monde ». Les pays en voie de développement ont des crises majeures dans les secteurs de l’agriculture et des soins de santé. Dans ces pays, l’agriculture souffre en partie à cause des faibles rendements des terres agri­coles. En Inde, par exemple, l’in­troduction de l’intelligence artifi­cielle a déjà permis une hausse de production grâce à l’utilisation de drones autonomes, servant à la fois de moyens de planter des graines dans le sol et de dissémi­ner de l’engrais. Une autre implé­mentation de l’intelligence artifi­cielle, via une application sur mobile, consiste en la surveillance de l’état de santé des cultures sur le terrain et en temps réel. Ceci est effectué en prenant des photos de plantes, infectées et en bonne santé, afin d’identifier de futurs cas d’épidémie. Dans le cadre des soins de santé, la diminution des taux de mortalité due aux mala­dies infectieuses reste un défi à grande échelle pour les pays en voie de développement. Bien que la prévention reste un but majeur, l’identification précoce de mala­dies infectieuses diminuera de façon significative la mortalité, ainsi que les frais liés aux soins médicaux. Pour aider à la préven­tion, l’intelligence artificielle est utilisée dans le développement de dispositifs s’attachant aux télé­phones mobiles qui permettent le prélèvement ainsi que l’analyse d’échantillons de sang, de salive et d’urine. Dès lors, la disponibi­lité de cette technologie dans ces pays permettra aux patients d’être alertés rapidement s’ils ont été infectés par des maladies graves comme l’hépatite C, le Sida, le virus Zika ou l’Ebola. Il n’y aura donc plus besoin d’envoyer des échantillons aux laboratoires, généralement situés en ville, ce qui prendrait des semaines à faire parvenir des résultats.

Pour autant, le déploiement ini­tial de l’IA dans les pays en voie de développement reste une préoccu­pation majeure. Il y a actuellement trois défis principaux liés à ce déploiement: l’infrastructure, le financement de celle-ci et un manque de réglementation. Timothy Chou, maître de confé­rences à l’Université de Stanford, a récemment déclaré: « Nous souf­frons d’un blocage mental car on a tendance à accepter les choses comme elles sont dans notre pays, et nous voulons reproduire cet état des choses dans les parties du monde en développement ». Il reste donc encore beaucoup d’obstacles à franchir avant que l’intelligence artificielle ne devienne une réalité, et l’accent devrait être mis sur la construction d’infrastructures sous la forme de connexions à l’Internet rapide et stable, d’un accès facile aux smartphones et aux réseaux informatiques.

Au final, il se peut que l’intelli­gence artificielle ait le plus grand des impacts sur la future prospé­rité des pays en voie de dévelop­pement. Il reste maintenant à s’as­surer que l’infrastructure soit en place pour pouvoir prendre avan­tage pleinement de ce que cette technologie a à offrir.

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