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Tension dans la région

Lundi, 13 novembre 2017

Avec la démission, la semainedernière, de Saad Hariri,annoncée depuis Riyad, la tensionrégionale atteint son comble.Personne ne s’attendait à cettedémission du premier ministrelibanais, qui avait déclaré quelquesjours auparavant qu’il « nequitterait pas ses fonctions ». Il estclair désormais que les tensionsau sein du gouvernement libanaisétaient grandes, notammententre Hariri et le Hezbollah,soutenu par l’Iran. La démissiondu chef du gouvernement libanaisest intrinsèquement liée auxévolutions dans la région, et plusprécisément au conflit syrien. Aucours des dernières semaines,l’armée syrienne, appuyée par laRussie et l’Iran, a libéré la régionde Deir Ez-Zor et les régionsest de la Syrie sous contrôle dugroupe terroriste Daech. Quant àDaech, il semble désormais acculédans la vallée de l’Euphrate.De l’autre côté de la barre, lestroupes iraqiennes ont fini de« nettoyer » les régions ouestde l’Iraq, qui étaient encore auxmains des salafistes de Daech etont ainsi fait la jonction avec lestroupes du régime syrien. Onparle même d’une aide iraqienneau régime de Bachar Al-Assadpour venir à bout de Daech enSyrie.

L’anéantissement des groupessalafistes face aux régimes iraqienet syrien fait le jeu de l’Iran, quivoit ainsi grandir son influencedans la région. Téhéran adésormais un accès plus facile auterritoire syrien. Et l’axe chiite :Iran, Iraq, Syrie et Hezbollah,est désormais renforcé. Cesévolutions ont consolidé laposition du Hezbollah surl’échiquier politique libanais,et favorisé les ingérences de laRépublique islamique dans lesaffaires internes du Liban. D’oùla démission surprise du premierministre libanais.La démission de Saad Hariricrée une crise interne au Liban,déjà déchiré par les conflits etoù le pouvoir est partagé entresunnites, chiites et maronites. Onpourrait peut-être assister à unreport des élections législativesprévues au printemps 2018.Sur le plan régional, le risqued’une confrontation entresunnites et chiites est désormaisrelancé. L’axe sunnite, formédes pays du Golfe, va chercheren effet à fragiliser l’Iran età l’empêcher de récolter lesfruits de sa victoire en Syrie.Même chose pour les Etats-Uniset Israël. Le premier ministreisraélien, Benyamin Netanyahua d’ailleurs déclaré que « ladémission de Saad Hariri veut direque le Hezbollah a pris le pouvoir,ce qui signifie que l’Iran a pris lepouvoir. Ceci est un appel à seréveiller ! Le Moyen-Orient vit unepériode extrêmement dangereuseoù l’Iran mène une tentative pourdominer et contrôler toute larégion ».

Désormais, la région duProche-Orient fait face à denouveaux défis. Les surmonterrequiert certes beaucoup de bonsens et de retenue.

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