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Pourquoi ignore-t-on les bonnes nouvelles ?

Dimanche, 24 septembre 2017

Je ne sais pas pourquoi la presse égyptienne ne publie rien sur les rapports positifs émis sur l’Egypte à l’étranger. Les journaux égyptiens abordent les rapports de Human Rights Watch qui dénoncent le respect des droits et des libertés en Egypte. Par contre, je n’ai rien vu dans la presse égyptienne sur les rapports positifs publiés sur l’Egypte dans la presse internationale. Pourtant, j’ai dernièrement lu plusieurs rapports sur les opportunités d’investissement en Egypte dont le dernier en date est celui de la banque Rand Merchant Bank (RMB). Selon celui-ci, l’Egypte offrirait le meilleur climat pour l’investissement étranger en Afrique. L’Afrique du Sud a long­temps été en tête de liste des pays africains, mais elle a cédé la place à l’Egypte pour occuper la deuxième place, suivie par le Maroc puis l’Ethio­pie. Dans ce rapport émis chaque année par la banque sous le titre « Où investir en Afrique en 2018 ? », la banque, qui suit de près le mouve­ment des investissements dans le monde, indique que l’Egypte présente à l’investisseur ce qu’aucun autre pays africain ne peut présenter comme les dépenses minimes, les gains élevés et les marchés grandioses. Et d’ajouter que l’activité écono­mique de l’Egypte dépasse de loin celle des autres pays africains.

Selon le rapport de la RMB, les conjonctures économiques égyptiennes se sont largement amé­liorées devançant celles des autres pays africains grâce au programme de réforme économique adopté depuis 2016 avec le soutien du FMI, qui a appliqué des mesures indispensables comme la mise en application de la TVA et l’annulation gra­duelle des subventions.

J’ai également lu un rapport d’une grande importance publié par l’unité des recherches du Moyen-Orient auprès de la banque Crédit Suisse à la renommée internationale sous le titre « L’Egypte : la force motrice économique conti­nue à s’améliorer ». Selon ce rapport, bien que l’Egypte affronte encore de grands défis, les indices portent à l’optimisme en ce qui concerne l’aide financière et la hausse des taux d’améliora­tion de l’économie. Parmi les indices cités figu­rent la hausse des réserves des devises étrangères au cours des derniers mois et ses retombées sur la conjoncture économique générale, ainsi que l’en­trée en vigueur de la loi de l’investissement signée par le président de la République en juin dernier, qui octroie de nombreux privilèges aux investisseurs.

Tout cela intervient au moment même où la compagnie italienne Eni, qui a découvert le plus grand gisement de gaz naturel en Méditerranée Zohr, a annoncé que le champ allait commencer à produire du gaz avant la fin de l’année. Ce gise­ment qui s’étend sur une superficie de 100 km2 changera la donne de l’économie égyptienne car il transformera l’Egypte d’un pays importateur en gaz naturel en un pays exportateur.

La revue britannique The Economist a égale­ment publié un rapport dont je n’ai rien lu dans la presse égyptienne. Il porte sur la décision de la dévaluation de la livre égyptienne. Le rapport a fait l’éloge de cette décision énumérant ses bien­faits sur l’économie égyptienne. La revue a même publié un graphique montrant l’augmentation remarquable des investissements étrangers encou­ragés par la baisse de la monnaie locale, surtout après l’annulation de la décision interdisant le transfert des devises à l’étranger.

De son côté, l’Institut américain indépendant Bloomberg a dévoilé que la Banque Centrale d'Egypte avait réussi à assurer les demandes en dollar aux importateurs et aux compagnies étran­gères d’un montant de plus de 1,5 milliard de dollars depuis la dévaluation de la livre égyptienne en novembre dernier. Et d’ajouter que les réserves de la Banque Centrale d'Egypte se sont multipliées après l’obtention du dernier prêt du FMI d’un montant de 12 milliards de dollars pour atteindre 36 milliards de dollars.

Quant à la banque d’investissement Goldman Sachs, elle a annoncé que l’économie égyptienne avait réussi à surmonter l’état de détérioration dont elle souffrait depuis des années et qu’elle com­mençait à s’améliorer de manière évidente, confir­mant que l’année 2018 allait témoigner d’un véri­table essor de l’économie égyptienne.

Mais que signifie tout cela pour le citoyen ordinaire qui a payé le prix de ces réformes éco­nomiques ? Le rapport de la RMB a effective­ment confirmé que le programme de réforme économique a lourdement pesé sur près de la moitié des citoyens égyptiens qui vivent autour du seuil de pauvreté et parfois en dessous de ce seuil, précisant que le gouvernement a adopté plusieurs programmes sociaux dans l’objectif de protéger les plus démunis. Mais est-ce que les fruits de ces réformes économiques dont les rap­ports économiques font l’éloge ont été ressentis par le citoyen ordinaire ? Bien sûr que non. Mais on s’attend à ce que le développement de l’éco­nomie égyptienne, selon les indices cités par ces rapports, mène à un essor économique global qui se reflète nécessairement sur le niveau de vie des citoyens via la baisse du taux d’inflation, du chômage et la création de nouvelles offres d’em­ploi pour les jeunes.

Mais pourquoi faisons-nous la sourde oreille ? Pourquoi ignorons-nous complètement les rap­ports qui nous prédisent un avenir meilleur alors que nous réitérons les rapports négatifs autour des droits de l’homme ? Ces organismes que nous avons cités sont en fait des observatoires interna­tionaux qui suivent les activités économiques de par le monde. Leurs rapports sont minutieusement suivis par les cercles internationaux d’investisse­ment. Ces organismes sont capables de ranimer et de tuer les économies des pays du monde. Comment se peut-il alors que nous ne prêtions pas attention à ces organismes et à leurs rapports périodiques ?

Il ne s’agit pas seulement de publier ces rapports positifs mais aussi d’effectuer des enquêtes journa­listiques afin d’expliquer au citoyen ordinaire leur impact sur son quotidien. Il s’agit là de la véritable mission de la presse. Il ne s’agit pas seulement de transmettre ce que disent les organismes interna­tionaux sur l’économie égyptienne. Ignorer totale­ment ces rapports positifs et se contenter de publier les attaques lancées contre l’Egypte par les observatoires des droits de l’homme est inaccep­table .

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