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Le problème du Kurdistan

Dimanche, 17 septembre 2017

Le référendum sur l’indépen­dance du Kurdistan, prévu en prin­cipe le 25 septembre, a soulevé une véritable levée de boucliers tant dans la région qu’en Occident. Le référendum avait été annoncé le 7 juin dernier par les autorités de la région du Kurdistan. « Nous avons organisé ce référendum parce que toutes les autres tentatives ont échoué à garantir les droits des Kurdes », avait déclaré Massoud Barazani, président de la région autonome du Kurdistan. Les responsables kurdes affirment que la victoire du « oui » au référendum n’entraîne­rait pas l’indépendance automa­tique au Kurdistan, mais renforce­rait ce dernier dans ses négocia­tions avec le gouvernement fédéral à Bagdad.

Fortement réprimés sous l’ancien régime de Saddam Hussein, les Kurdes d’Iraq entretiennent depuis longtemps le rêve de fonder un Etat indépendant dans la région du Kurdistan. La Constitution de 2005 accorde cependant aux Kurdes un statut autonome au sein de l’Etat fédéral iraqien. Mais l’instabilité de l’Iraq a encouragé ces derniers à réclamer leur indépendance.

Pour le gouvernement fédéral, il n’est pas question d’accepter un tel référendum qui est « contraire à la Constitution » selon les termes du premier ministre, Haïder Al-Abadi. En effet, la victoire du oui au réfé­rendum risque de mettre à mal l’indépendance de l’Iraq, déjà enta­mée par le groupe terroriste Daech, et compromettre l’avenir politique du premier ministre ira­qien. De plus, le référendum sou­lève à nouveau la question des ter­ritoires disputés entre l’Etat fédéral et le gouvernement kurde, notam­ment la région pétrolière de Kirkouk. Une éventuelle indépen­dance du Kurdistan changerait totalement la donne en Iraq. Les sunnites deviendraient largement minoritaires et les risques de conflits sectaires pourraient resur­gir avec le spectre d’une partition de l’Iraq en trois Etats : un Etat sunnite, un Etat chiite et un Etat kurde. Il est hors de question pour le gouvernement central iraqien d’accepter un tel scénario.

Outre le gouvernement iraqien, les puissances régionales comme la Turquie et l’Iran s’opposent elles aussi au référendum. Ces deux pays comptent des minorités kurdes et craignent que l’indépendance du Kudistan n’éveille les velléités indé­pendantistes et nationalistes de ces minorités. La Turquie a déjà plaidé pour l’annulation du référendum, proposant plutôt de jouer les médiateurs entre Irbil et Bagdad pour régler les différends sans tou­cher à l’intégrité territoriale de l’Iraq. Quant à l’Iran, il a envoyé des diplomates rencontrer notamment M. Barzani.

Enfin, les Américains et leurs alliés occidentaux craignent que ce réfé­rendum ne mène à une déstabilisa­tion de la région et surtout qu’il ne compromette l’offensive lancée contre les derniers bastions du groupe Daech en Iraq. Bref, hormis les Kurdes, personne ne veut de ce référendum sur l’indépendance du Kurdistan iraqien, qui risque de bou­leverser entièrement la région .

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