La crise nord-coréenne bat son plein et a donné lieu à un nouveau bras de fer entre les Etats-unis et les Occidentaux, d’un côté, et la Russie et la Chine, de l’autre. Tandis que les Américains appellent à un durcissement des sanctions contre le régime nord-coréen, qui a procédé, la semaine dernière, à un essai nucléaire d’une puissance sans précédent, la Russie appelle, elle, à privilégier « le dialogue et les moyens diplomatiques ». Depuis quelques mois en effet, la Corée du Nord multiplie les essais nucléaires intercontinentaux. Elle a notamment procédé à un test du missile balistique ICBM qui pourrait atteindre l’Alaska selon les experts. Ces tirs, réalisés en présence du leader nord-coréen Kim Jong-un, seraient un prélude au lancement de missiles contre l’île de Guam. Cette dernière abrite deux bases militaires américaines que Pyongyang considère comme un danger pour sa sécurité. Washington et Séoul ont riposté en simulant une attaque contre le régime communiste nord-coréen. Le président Donald Trump a laissé entendre que « toutes les options restent ouvertes dans la crise nord-coréenne, y compris celle de l’intervention militaire ».
Cette tension dans la péninsule coréenne a donné lieu à une crise internationale majeure qui, une fois de plus, met en jeu les intérêts des grandes puissances. Tandis que pour les Américains et leurs alliés occidentaux, la riposte aux provocations de la Corée du Nord reste une question de principe, la Russie, elle, est réticente à l’idée d’une intervention militaire américaine dans ce qu’elle considère être sa sphère d’influence. Toute escalade militaire dans la péninsule nord-coréenne aurait assurément des répercussions sur la Russie. En effet, si des sanctions mènent à des frappes punitives, la Russie, qui partage une frontière avec la Corée du Nord, se retrouverait avec un voisin en plein chaos. Et en cas de changement de régime, le Kremlin devrait traiter avec un allié pro-américain sur son flanc oriental, alors qu’il dénonce déjà la présence de l’Otan à ses frontières occidentales. L’autre grande puissance opposée à l’idée d’une intervention militaire américaine est la Chine. Pékin est un allié de longue date du régime de Pyongyang et entretient avec lui des relations économiques privilégiées. Pékin a utilisé le régime de Pyongyange comme un « tampon stratégique » pour faire barrage à l’influence stratégique des Etats-Unis .
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