La tension est à son comble entre Israéliens et Palestiniens. La décision des autorités israéliennes d’installer des détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade des Mosquées et d’interdire aux hommes palestiniens de moins de 50 ans l’accès à Jérusalem-Est occupé, a mis le feu aux poudres. La décision d’Israël intervient après que deux soldats israéliens ont été tués par des Arabes israéliens, le 14 juillet, dans la vieille ville de Jérusalem. Israël affirme que « des armes pourraient être cachées sur l’esplanade des Mosquées », provoquant ainsi la colère des Palestiniens. Tout au long de la semaine, des heurts sanglants ont éclaté entre la police israélienne et les Palestiniens. Lundi, le Conseil de sécurité de l’Onu a convoqué une réunion urgente à la demande de la France, de la Suède et de l’Egypte.
Dans un communiqué commun, les représentants du quartette pour le Proche-Orient ont appelé « toutes les parties à faire preuve d’une retenue maximale, à éviter les actions de provocation et à travailler en vue d’une désescalade ».
Une nouvelle Intifada ? Que l’on ne s’y trompe pas. Ces violences ne sont pas dues à un incident fortuit, elles résultent bien de plusieurs années de frustration. On l’a dit et répété maintes fois, les politiques israéliennes hostiles à la paix ne feront qu’alimenter la violence. En l’absence d’une paix juste et globale, des milliers de jeunes Palestiniens sont aujourd’hui livrés au désespoir. Au cours des dernières années, en effet, le gouvernement israélien de droite, sous la direction de Benyamin Netanyahu, s’est employé à anéantir tous les efforts de paix, ignorant les mises en garde répétées de la communauté internationale. Toutes les initiatives de règlement, celles proposées par le parrain américain ou celles suggérées par les pays européens, ont échoué face à la tergiversation d’Israël, qui poursuit sa politique de colonisation, multiplie les arrestations arbitraires, démolit les maisons palestiniennes et continue à judaïser Jérusalem-Est. Pour preuve, le mois dernier, le gouvernement israélien a approuvé la construction de 1 500 logements de colons en Cisjordanie occupée. Alors qu’il y avait environ 4 400 colons en 1977, leur nombre était estimé entre 400 000 et 500 000 fin 2016. Nous avons là tous les ingrédients d’une nouvelle explosion. En poursuivant une politique de colonisation à outrance, Israël veut imposer une nouvelle réalité sur le terrain, et surtout saper le principe des deux Etats.
Aujourd’hui encore, en interdisant l’accès des Palestiniens à la mosquée d’Al-Aqsa et en poursuivant une politique d’escalade avec les Palestiniens, Israël enfonce le dernier clou dans le cercueil de la paix. Une paix que, certes, il ne souhaite pas.
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