Samedi, 05 octobre 2024
Opinion > Opinion >

Les migrations clandestines

Dimanche, 14 mai 2017

Une catastrophe humanitaire a encore été évitée de justesse cette semaine, lorsque 500 émigrés illégaux à bord d’une embarcation en bois de 18 mètres de long ont été interceptés par les gardes-côtes libyens. L’opération a eu lieu au large de la ville de Sabratha, alors que les migrants prenaient le large vers les côtes italiennes. Les gardes-côtes ont dû essuyer des tirs de la part de trafiquants et une ONG allemande a tenté d’intervenir pour récupérer les migrants sous prétexte que la Libye « n’est pas sûre ». L’embarcation qui transportait un nombre de migrants bien supérieur à sa capacité avait commencé à prendre l’eau et a failli se scinder en deux. Les migrants à bord étaient originaires de plusieurs pays : Maroc, Bangladesh, Tunisie, Syrie, Egypte, Soudan, Pakistan, Tchad, Mali et Nigeria. Les rescapés ont été conduits sur la base navale de Tripoli où une assistance humanitaire leur a été fournie.

Selon les organisations internationales, 800 000 à un million de personnes, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, se trouvent actuellement en Libye dans l’espoir de gagner l’Europe à bord d’embarcations de fortune, dont la plupart prennent la mer dans les environs de Sabratha.

L’incident de cette semaine illustre une fois de plus la situation alarmante qui sévit en Libye, devenue la plaque tournante du trafic d’êtres humains dans la région. Deux facteurs ont contribué à cette situation : le chaos qui règne dans ce pays depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, et la position géographique de la Libye non loin des côtes européennes. Après l’accord migratoire conclu entre l’Union européenne et la Turquie, qui a stoppé net le flux de migrants transitant par la route des Balkans vers l’Europe de l’Ouest, la Libye est devenue l’ultime point de passage vers le vieux continent. Des milliers de migrants de l’Afrique subsaharienne, fuyant la pauvreté et la misère, remontent par le Tchad ou le Mali pour gagner la Libye et tentent par la suite d’atteindre l’Eldorado européen. Ces migrants sont exploités par des bandes de trafiquants. La plupart des départs ont lieu depuis l’ouest du pays, à destination de l’Italie qui se trouve à 300 km. L’année dernière, 181 000 migrants, un record, étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, dont 90 % en provenance de Libye.

L’Europe s’inquiète face à la montée de l’immigration illégale sur son territoire. Le trafic de migrants est favorisé par la corruption et le trafic de faux documents.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique