« Je suis tellement fier de nos militaires. C’est un nouveau succès. Je leur ai donné carte blanche (...). Franchement, c’est pour cela qu’ils ont autant de succès ces derniers temps. Si vous comparez ce qui s’est passé ces huit dernières semaines à ces huit dernières années, vous verrez qu’il y a une énorme différence », a déclaré le président américain, Donald Trump, après avoir autorisé le largage d’une bombe GBU-43, représentant environ 11 tonnes de TNT sur des grottes dans la province de Nangarhar à l’est d’Afghanistan, où un soldat américain a été tué dans une opération contre les djihadistes le week-end dernier.
Cette énorme bombe guidée par GPS, longue de plusieurs mètres et larguée par la porte arrière d’un avion de transport C-130, n’avait jamais été utilisée au combat auparavant.
Au-delà de sa puissance et des dégâts qu’elle peut causer, l’usage même de cette méga-bombe a une portée symbolique. Le nouveau chef de la Maison Blanche voulait sans doute procéder à une démonstration de force et celle-ci est destinée à tous les acteurs régionaux. Il y a d’abord la Russie, en brouille avec Washington sur le dossier syrien depuis les frappes américaines de la semaine dernière sur le village d’Al-Chouayrat, en réaction à une attaque chimique présumée sur le village de Khan Cheikhoun et attribuée au régime syrien. Il y a aussi la Corée du Nord qui joue aux mauvais élèves et qui a procédé cette semaine à un nouveau tir de missile balistique, à l’occasion du 105e anniversaire de la naissance de KimII-Sung, premier dirigeant du pays. Il y a le régime syrien, à qui Washington a promis des jours difficiles, et enfin, il y a les djihadistes de l’Etat Islamique (EI), contre qui la nouvelle Administration américaine a promis une guerre sans merci. La province de Nangarhar est frontalière du Pakistan. C’est dans cette région que l’EI a été signalé pour la première fois en Afghanistan début 2015. Depuis août 2016, les forces américaines y ont conduit de nombreuses frappes aériennes sur les bastions des djihadistes, qui ont recruté notamment des talibans afghans ou pakistanais. Les efforts combinés des forces afghanes et américaines les ont fait reculer.
Le message de Trump est clair : « Nous sommes les plus forts et nous avons les armes les plus puissantes ». Sur le plan géostratégique, il s’agit donc de reprendre l’initiative face à la Russie et surtout de se démarquer par rapport à l’ancienne Administration de Barack Obama, jugée laxiste, même si les mauvaises langues disent que le président américain a voulu détourner l’attention après de nouvelles révélations sur l’affaire de l’implication russe dans son élection .
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