Après quelques années d’instabilité et de troubles politiques dans le sillage des révolutions du 25 janvier et du 30 juin, l’Egypte retrouve sa stabilité et se pose à nouveau comme un acteur central au sein de la turbulente région du Moyen-Orient. Tandis que le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, quittait cette semaine Le Caire après une brève visite axée sur la coopération économique entre l’Egypte et la Grande-Bretagne, le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, quittait, lui, la capitale à destination de Washington pour préparer la prochaine visite du président, Abdel-Fattah Al-Sissi, aux Etats-Unis, prévue au mois de mars. Toujours au mois de mars, l’Egypte se prépare à recevoir la chancelière allemande, Angela Merkel, qui effectuera sa première visite officielle au Caire. Durant cette visite, Merkel, qui sera accompagnée d’une importante délégation économique, doit s’entretenir avec le président Abdel-Fattah Al-Sissi et le premier ministre, Chérif Ismaïl.
Ces va-et-vient diplomatiques montrent que Le Caire a retrouvé son rôle de premier plan dans la région.
Tant pour les Européens que pour les Américains, l’Egypte reste un acteur incontournable. Les troubles qui ont suivi le Printemps arabe, l’éclosion de Daech en Iraq et en Syrie, et la vague d’attentats terroristes qui a frappé l’Europe ont convaincu les Occidentaux de la nécessité d’une approche plus ferme pour éradiquer le terrorisme. Or, l’Egypte, qui possède une grande expérience dans la lute antiterroriste, est en première ligne contre ce fléau dans le Sinaï, mais aussi en Libye où prolifère une pléthore de groupes islamistes radicaux.
Mais outre la lutte antiterroriste, un autre grand dossier intéresse particulièrement l’Europe où l’Egypte peut jouer aussi un rôle de premier plan : la migration illégale. Avec l’éclatement du conflit en Syrie, les dernières années ont témoigné de vagues migratoires sans précédent à destination du vieux continent. L’accord migratoire conclu par les Européens avec la Turquie a permis de stopper le flux migratoire via l’Europe de l’Est. Mais un autre flux migratoire, venant du sud de la Méditerranée à travers les côtes libyennes, inquiète désormais l’Europe. L’Egypte peut à ce niveau jouer un rôle important pour renforcer les contrôles maritimes et pour juguler le trafic illégal.
Mais outre son rôle dans ces deux dossiers de première importance, l’Egypte a toujours été un acteur modérateur dans la région du Proche-Orient, notamment en raison de ses efforts pour régler le conflit israélo-palestinien. Aujourd’hui, Le Caire se pose encore comme la clé du monde arabe. Aussi bien les Etats-Unis que l’Europe le savent parfaitement .
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