Alors que tout le monde attendait Hillary Clinton à la Maison Blanche, son rival républicain, Donald Trump, créait la surprise en remportant l’élection présidentielle américaine, devenant ainsi le 45e président des Etats-Unis. L’arrivée au pouvoir du milliardaire américain est un saut dans l’inconnu pour l’ensemble de la communauté internationale. Quelle sera sa politique moyen-orientale ? Et comment traitera-t-il les dossiers chauds de la région, notamment en ce qui a trait à la Syrie, l’Iran et les relations avec les pays du Golfe ? En dépit du caractère imprévisible de Donald Trump, il est probable que, contrairement à l’Administration Obama, qui soutenait l’opposition syrienne modérée et prônait le départ du président syrien Bachar Al-Assad, la nouvelle Administration américaine adopte une position plus modérée vis-à-vis du régime de Damas. « Je n’aime pas Assad. Mais Assad fait la guerre à l’Etat islamique », avait déclaré M. Trump, lors d’un débat télévisé avec Hillary Clinton. Il s’était alors opposé à l’intention de sa rivale démocrate d’accroître en cas de victoire le soutien de Washington à l’opposition syrienne. « Elle veut se battre pour les rebelles. Il y a seulement un problème. On ne sait même pas qui sont les rebelles », avait dit Trump. Une telle politique réconforterait bien évidemment la Russie et son allié syrien, mais créerait en même temps des tensions avec le camp anti-Assad, à savoir les pays du Golfe. Les relations de ces pays avec Washington étaient déjà tendues depuis 2 ans en raison de l’accord nucléaire conclu par les Américains avec l’Iran. Difficile cependant de se prononcer sur l’avenir des relations entre Washington et ses alliés dans le Golfe. Si les déclarations de Trump affirmant qu’il « ferait payer les pays du Golfe pour reconstruire la Syrie ». et sa rhétorique anti-musulmane ont suscité beaucoup de craintes dans les monarchies pétrolières, ces craintes sont en quelque sorte contrebalancées par l’opposition farouche de Donald Trump à l’accord nucléaire avec l’Iran. Les monarchies du Golfe auraient sans doute préféré voir Hillary Clinton à la Maison Blanche. Mais la nouvelle Administration américaine pourrait peut-être trouver un terrain d’entente avec les pays du Golfe.
L’accord nucléaire avec l’Iran est bien évidemment l’autre grand dossier que l’Administration Trump va devoir aborder. Donald Trump avait promis de « déchirer » l’accord sur le nucléaire iranien. Mais le président élu aura du mal à tenir parole, au risque d’isoler internationalement les Etats-Unis face aux autres puissances signataires de ce règlement. Confrontée à la réalité du pouvoir, l’Administration Trump pourrait bien mettre de l’eau dans son vin. Interrogé par la BBC à Londres, le conseiller en politique étrangère de M. Trump, Walid Phares, a été moins catégorique que le président élu en ce qui a trait à l’accord nucléaire. « Déchirer est peut-être un mot trop fort (...). Il va prendre l’accord, le réexaminer, l’envoyer au Congrès, exiger des Iraniens qu’ils changent quelques points et il y aura une discussion », avait-il dit. En effet, toute tentative de la part des Etats-Unis de remettre en cause l’accord nucléaire entraînerait une opposition des pays occidentaux qui considèrent l’accord en question comme un accord multilatéral.
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