Tandis que les efforts diplomatiques se poursuivent pour trouver une issue à la crise syrienne, le pays s’enfonce dans le chaos. Après 5 ans de conflit, rien n’a véritablement changé sur la scène syrienne. Premièrement, le régime de Bachar est toujours aux prises avec l’opposition sans pour autant être capable de l’anéantir ni elle, ni Daech. Avec l’appui de la Russie, il n’a finalement reconquis qu’un peu moins de 2 % des territoires qu’il avait perdus. D’ailleurs, malgré l’intensification des combats et des bombardements à Alep depuis plusieurs semaines, les forces de Bachar n’ont toujours pas réussi à reconquérir cette ville.
L’autre grand protagoniste sur la scène syrienne est l’Etat Islamique (EI). Quoique affaibli, le groupe terroriste n’a pas été complètement vaincu.
L’opposition, elle aussi affaiblie, est devenue de plus en plus disloquée et désunie, rendant complètement abstraite l’image de l’après-conflit.
Tout cela a lieu sur fond de divergences entre la Russie et les Etats-Unis. Les deux superpuissances sont engagées dans un véritable bras de fer, et s’accusent mutuellement d’être à l’origine du statu quo. Ce bras de fer, qui avait vu le jour avec la crise ukrainienne, s’est sérieusement envenimé et représente aujourd’hui la plus grave confrontation entre les Etats-Unis et la Russie depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Ces derniers jours, le ton n’a pas cessé de monter de part et d’autre. Moscou accuse Washington d’avoir provoqué la rupture de la trêve en bombardant l’armée syrienne régulière. De l'autre côté de la barre, les Américains parlent d’une « erreur » et accusent à leur tour Moscou de poursuivre son offensive à Alep et d’entraver l’entrée dans la ville de l’aide humanitaire.
Après 5 ans de conflit, la Syrie est devenue un terrain de confrontation entre une multitude d’acteurs régionaux et internationaux. Un fait qui n’est pas pour arranger le conflit. Si la Russie utilise aujourd’hui toute sa puissance de feu pour aider le régime syrien à reconquérir Alep, c’est qu’elle a, semble-t-il, opté pour une victoire militaire pour faire pression aussi bien sur les rebelles que sur Washington dans toute future négociation. Mais les Américains aussi cherchent leurs intérêts en Syrie. Les deux superpuissances ont certes leur part de responsabilité dans le chaos qui règne aujourd’hui en Syrie.
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