La bataille de Syrte est sur le point de s’achever. Les forces du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA) ont lancé samedi une nouvelle offensive contre le dernier bastion du groupe extrémiste présent dans la ville principale, fief des djihadistes dans le pays. La reprise totale de Syrte par les forces pro-GNA, qui ont bénéficié de l’aide des frappes aériennes américaines, serait un important revers pour le groupe djihadiste, déjà en grande difficulté dans les territoires qu’il contrôle en Syrie et en Iraq.
L’opération militaire pour reprendre la ville, située sur la côte méditerranéenne à environ 450 km à l’est de la capitale, Tripoli, avait été lancée en mai par les forces du GNA, l’exécutif reconnu par la communauté internationale.
Les forces pro-GNA étaient entrées le 9 juin dans la ville, mais leur offensive avait été ralentie par les tireurs embusqués, les mines et les voitures piégées des djihadistes.
A partir du 1er août, aidées par des frappes américaines, elles avaient repris aux djihadistes de nombreux secteurs, dont le QG de l’EI où les combattants s’étaient retranchés ces derniers jours en bordure de mer.
Profitant du chaos régnant en Libye depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, avec des combats entre milices et une profonde instabilité politique, les djihadistes de l’EI s’étaient emparés en juin 2015 de Syrte, la ville natale de Kadhafi.
La reprise imminente de Syrte est une victoire symbolique pour le gouvernement de Fayez Al-Sarraj qui lui permet de gagner en force et en crédibilité. Il s’agit d’une étape franchie vers la stabilité en Libye. Mais celle-ci semble encore lointaine. Le rétablissement de la sécurité demeure, en effet, un véritable défi pour le fragile pouvoir libyen dans un pays toujours déchiré par le chaos et les dissensions politiques. En effet, le pays est toujours régi par deux gouvernements rivaux et une pléthore de milices armées qui se disputent le pouvoir. Le gouvernement libyen est ainsi contesté par les forces du général Khalifa Haftar basées à l’est.
Les forces du GNA sont soutenues dans leur bataille de Syrte par les milices de Misrata, les brigades armées issues de la révolution contre l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. De l’autre côté de la barre se trouvent les forces du général Khalifa Haftar. Haftar n’entend pas abandonner la lutte de sitôt et va tout faire pour s’opposer au GNA. Le général a déclaré d’ailleurs récemment que ses forces avaient l’intention d’occuper les terminaux pétroliers de l’est de la Libye qui sont défendus par des milices loyales au gouvernement.
Cinq ans après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, le chemin de la sécurité et de la stabilité politique en Libye semble encore long et périlleux.
Lien court: