Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a achevé jeudi 7 juillet à Addis-Abeba une tournée de quatre jours en Afrique de l’Est visant à resserrer les liens politiques et économiques avec un continent longtemps mal disposé à l’égard d’Israël. Accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires, le chef du gouvernement israélien s’est rendu tour à tour en Ouganda, au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie, où il a conclu plusieurs accords économiques, touchant notamment aux secteurs de l’eau, de la santé, de l’immigration, du tourisme et des nouvelles technologies.
La tournée de Netanyahu intervient à un moment où les relations entre Israël et ses alliés occidentaux, notamment les Etats-Unis, se sont quelque peu tendues. Les politiques hostiles à la paix du gouvernement israélien et son refus systématique de mettre un terme à la colonisation dans les territoires palestiniens occupés ont valu à ce dernier une vague de critiques sur la scène internationale. En s’orientant vers l’Afrique, Netanyahu cherche donc à sortir de son isolement. Il veut réduire sa dépendance habituelle vis-à-vis des Occidentaux en optant pour une approche diplomatique plus « globale ». C’est dans ce contexte d’ailleurs qu’Israël cherche à se rapprocher de la Russie, que Netanyahu a visitée plusieurs fois dernièrement, mais aussi de l’Inde et de la Turquie.
Le rapprochement avec le continent africain permet aussi au premier ministre israélien de répondre aux critiques de l’opposition dans son pays qui l’accuse d’isoler Israël sur la scène diplomatique internationale.
Dans les années 1960, de nombreux pays africains avaient pris leurs distances avec Israël en solidarité avec la cause palestinienne, surtout en raison des liens entre Tel-Aviv et le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Avec cette tournée africaine, Netanyahu espère renforcer les liens avec certains pays africains dont il pense pouvoir obtenir le soutien dans les institutions internationales, où Israël est vivement critiqué pour son occupation des territoires palestiniens ou ses activités nucléaires. Le premier ministre israélien a demandé à l’Ethiopie de le soutenir pour un poste d’observateur auprès de l’Union Africaine (UA). Israël a été membre observateur de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) jusqu’en 2002, quand cette institution fut dissoute pour être remplacée par l’Union Africaine (UA).En Ouganda, Netanyahu a participé à un mini-sommet régional sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, avec les chefs d’Etat et de gouvernement kényan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite.Israël a annoncé des investissements en Afrique de l’ordre de 12,9 milliards de dollars. Israël a visiblement décidé de se donner les grands moyens pour sortir de son isolement.
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