La phrase jadis répétée par l’écrivain Victor Hugo, selon laquelle « Qui ouvre une école, ferme une prison », ne s’applique pas à l’Egypte à cause de l’état délabré de l’enseignement.
Les écoles que visait Hugo lorsqu’il avait prononcé cette phrase, sont bien différentes de la plupart de nos écoles. Les écoles dont parle Hugo ouvrent les esprits et font fonctionner les cerveaux. L’écolier pense et devient capable d’innover et de créer. Il acquiert une immunité face à l’extrémisme et au fanatisme, entraînant les jeunes vers le terrorisme qui ne peut être affronté qu’avec des moyens sécuritaires.
Les écoles dont parle Hugo et dont la multiplication du nombre réduira celui des prisons, investissent
dans les habilités des jeunes et dans leurs capacités. Elles bénéficient de plans économiques rationnels qui créent des emplois pouvant absorber ceux qui déploient des efforts. C’est alors que ceux qui abandonnent l’école parce qu’ils n’y apprennent rien de bénéfique et perdent tout espoir en l’obtention d’un emploi, baissent en nombre.
Si l’état de l’enseignement en Egypte perdure, nous continuerons à édifier les prisons et non les écoles, à l’avenir. Cette situation de l’enseignement n’est pas un secret. Il n’en demeure pas moins que les propos du ministre de l’Enseignement, Dr Moheb Al-Rafeï, il y a quelques jours, sur le taux d’analphabétisme qui sévit chez les écoliers de 3e et 4e année primaire sont choquants. Plus de 300 000 d’entre eux ont eu zéro en dictée, soit 10 % du total des écoliers de ces deux années.
L’ex-ministre de l’Enseignement avait découvert qu’un taux considérable des élèves de l’enseignement technique (soit ceux qui ont réussi à accomplir l’enseignement élémentaire dans lequel ils ont passé 9 ans ) ne sait ni lire ni écrire. Il s’agit là d’un des nombreux problèmes qui font de l’enseignement en Egypte une difficulté sans fond et enlève toute signification à l’école. Cela ne s’applique pas uniquement aux écoles gouvernementales. Voilà plus de 4 décennies que l’enseignement fait l’objet d’une destruction et nous sommes aujourd’hui face à une catastrophe que nous n’avons pas encore affrontée. Et l’on ne sait pas quand des mesures positives verront le jour l
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