L’héritage historique et culturel de Syrie et de l’Iraq est plus que jamais en danger. Après le musée de Mossoul où des dizaines de sculptures millénaires ont été jetées à terre et démolies à coups de massue par les djihadistes du groupe Etat Islamique (EI), et la cité antique de Hatra dont le patrimoine a été dévasté, c’est au tour de la cité antique de Palmyre en Syrie de tomber aux mains de l’EI. La cité, vieille de plus de 2 000 ans, renferme des trésors archéologiques d’une valeur inestimable : colonnades torsadées romaines, temples et tours funéraires, ce qui fait craindre une destruction de ce patrimoine historique.
Ces massacres du patrimoine de l’Iraq et de la Syrie sont les plus graves que l’humanité ait jamais connus depuis la Seconde Guerre mondiale. La mise à sac de ce patrimoine est motivée par des considérations idéologiques, les djihadistes de l’EI assimilant les antiquités aux idoles de l’époque préislamique, ce qui justifie, selon eux, leur destruction. Mais au-delà de la propagande djihadiste, la dévalisation du patrimoine historique trouve aussi son fondement dans des considérations économiques et financières. En effet, les terroristes de Daech, qui financent leurs opérations militaires grâce au commerce du pétrole, ont découvert une autre manne hautement lucrative : le commerce des antiquités. Les antiquités, surtout celles en voie de disparition, rapportent aux djihadistes des sommes colossales. Le trafic tourne autour d’une mafia très organisée et très active dans les zones de conflits armés avec des réseaux de plus en plus perfectionnés et des techniques de plus en plus élaborées. Les trafiquants de monuments opèrent ainsi au Moyen-Orient, mais aussi en Europe et en Asie où les antiquités sont vendues à de richissimes personnalités. Des mesures plus strictes sont désormais nécessaires pour contrôler le marché des antiquités. Sans de telles mesures, le patrimoine historique et culturel de l'humanité risque de disparaître à jamais.
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