Au Caire et à Alexandrie, les professeurs de français en Egypte, comme partout dans le monde, ont célébré la Journée Internationale du Professeur de Français (JIPF). « Le plus beau métier du monde », le métier du professeur de français, comme l’a qualifié Christine Gourjux, attachée de coopération de français à l’Institut Français d’Egypte (IFE). C’est par les deux hymnes nationaux, égyptien et français, que les célébrations ont commencé, mettant l’accent sur un engagement mutuel continu au service de l’enseignement du français en Egypte.
Cette édition sous le thème « Covid-19. Et après ? » a rencontré un grand succès avec 88 pays autour du monde, selon Nadine Delattre, conseillère de coopération et d’action culturelle et directrice de l’IFE, qui a souligné que le nombre de professeurs de programme de français langue vivante, qui atteint 13 000 en Egypte, représente un élément stratégique des relations bilatérales franco-égyptiennes, en tant qu’outil de développement de la francophonie. « En Egypte, la formation des professeurs de français est l’une de nos priorités. Et le programme du développement de la langue française dans les écoles gouvernementales s’inscrit dans le cadre de la réforme du système éducatif Education 2.0 », a-t-elle affirmé.
Le thème de cette édition « nous invite à partager les nouveaux défis auxquels nous avons été confrontés par l’impact de la pandémie sur l’éducation », a de son côté estimé soeur Geneviève De Thelin, cheffe du Collège du Sacré-Coeur Ghamra au Caire, qui a prestigieusement accueilli dans son établissement les participants au Caire.
Ces défis ont été relevés avec beaucoup de brio, comme l’ont montré les témoignages des professeurs lors de la célébration. Professeurs de français ou des Disciplines Non Linguistiques (DNL, maths et sciences…) du primaire, du collège ou du lycée ont défilé devant le public pour exposer des extraits de leurs cours en ligne. « Avec le confinement, j’ai commencé à animer des cours synchrones sur Zoom », témoigne Joseph Hechema, professeur de mathématiques et formateur à l’Institut Universitaire de Formation des Professeurs (IUFP), en expliquant: « Je n’ai pas trouvé de difficultés à insérer les symboles spécifiques à cette discipline et les figures géométriques en Word. Les élèves se sentaient en classe face à un tableau interactif tout en suivant la leçon à leur domicile. D’ailleurs, la technologie a été favorable à une élève qui souffre de cécité, car j’animais des cours particulièrement pour elle. Tout se passait à merveille et a été couronné de succès ».
« Corps confinés, cerveaux éveillés »
Si à cause de la pandémie, professeurs et élèves étaient confinés, il n’en reste pas moins que les liens étaient toujours maintenus. Tel était le témoignage des élèves participant à la table ronde qui a permis d’avoir un regard croisé entre professeurs, chefs d’établissement, élèves et parents sur l’expérience vécue à cause de la crise sanitaire brutalement imposée par le Covid-19. Un « cours de vie » ou, selon frère Sameh, directeur du Collège Saint-Joseph Khoronfich, la réflexion matinale a aidé à garder le moral des élèves. Ajoutant que la direction de son établissement a dû renforcer les réseaux Internet, former les enseignants à la nouvelle technologie, mais aussi préparer au sein de l’établissement des salles pour permettre aux élèves qui n’ont pas de moyens technologiques de suivre leurs cours.
D’ailleurs, Gaël Le Dréau, délégué à l’international au réseau Canopé (un réseau qui produit des ressources pédagogiques numériques, placé sous la tutelle du ministère français de l’Education), a évoqué dans son intervention les enjeux de l’enseignement à distance. « La distance n’exclut pas la proximité », estime Gaël, en expliquant qu’en faisant la classe à distance, l’enseignant doit garder les liens avec les élèves et maintenir leur engagement. Il doit également assurer des temps synchrones où il y a des échanges et un temps de réflexion, mettre les élèves en activité et proposer des activités collaboratives, entre autres. Canopé s’est également engagé, en janvier 2020, dans un partenariat avec l’IFE pour moderniser et créer le dispositif de formation du système hybride de l’IUFP.
Pour sa part, Christine Gourjux souligne que, dans le but d’assurer un enseignement à distance de haute qualité, le ministère égyptien de l’Education et de l’Enseignement technique a alimenté la plateforme Egyptian Knowledge Bank (EKB), notamment à travers le site Nagwa, qui fournit des ressources en langue française de très haut niveau pour le secondaire, à travers différents médias interactifs qui s’adressent aux DNL. De plus, l’IFE va livrer au ministère des ressources qui seront également intégrées. Dans ce contexte, Wafaa Abbas, directrice générale du développement de la langue française au ministère de l’Education et de l’Enseignement technique, a souligné que la plateforme du ministère est également alimentée par des cours de français en ligne pour les élèves du préparatoire et du secondaire. Pour ce faire, des formations au numérique, mais aussi linguistique et pédagogique, ont été fournies aux professeurs de français du ministère. « J’invite les professeurs de français à être conscients des problèmes liés au Covid-19 et à les surmonter, en s’organisant entre cours présentiel et à distance », a-t-elle lancé. Et de conclure: « Le métier du professeur est passionnant, mais aussi exigeant ».
Le réseau LabelFrancEducation poursuit son expansion

Les chefs d’établissements labellisés avec Nadine Delattre et Christine Gourjux.
Dans des cérémonies conviviales, les 24 et 25 novembre, au Caire et à Alexandrie, de nouveaux établissements d’enseignement ont reçu la marque de qualité LabelFrancEducation, rejoignant ainsi tout un réseau prestigieux des établissements labellisés en Egypte et autour du monde. Au Caire, les chefs d’établissement ont reçu le label de Nadine Delattre, conseillère de coopération et d’action culturelle et directrice de l’IFE; et à Alexandrie, c’est le consul de France, Mohammed Nehad, qui l’a remis.
Parmi les 523 filières bilingues francophones dans 62 pays labellisés autour du monde, 27 établissements sont en Egypte. Le nombre accru des établissements labellisés en Egypte porte un message d’engagement de la France auprès des établissements francophones bilingues, mais également un engagement de ces établissements à rénover, adapter leurs curricula et former leurs cadres et enseignants. Appartenir au réseau des filières labellisées permet un accès privilégié à un nombre de services, telles des formations pour les cadres éducatifs et les enseignants, des ressources pédagogiques et numériques et autres
Lien court: