La position de l’Egypte consiste à « mettre en lumière les demandes de financement des pays en développement », a indiqué mardi sa ministre de l’Environnement Yasmine Fouad, à l’ouverture de la 29e session de la Conférence des parties de la Convention des Nations unies sur le climat (COP29) à Bakou en Azerbaïdjan.
Egalement présent pour suppléer le Président Abdel Fattah Al-Sissi, le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouly a rencontré le secrétaire général des Nations unies António Guterres ainsi que le président de la République d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev.
L’Egypte fait de son mieux pour atteindre 42 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique en 2030 mais son objectif pour réduire les émissions est « menacé », a assuré mardi son Premier ministre Mostafa Madbouly lors d’une table ronde et alors que s’est ouvert lundi la Conférence des parties de la Convention des Nations unies sur le climat (COP29) à Bakou en Azerbaïdjan.
Parmi les différentes mesures adoptées par l’Egypte pour favoriser la transition énergétique, Madbouly a assuré lors de cet échange intitulé « Energie : Renforcer les actions d'atténuation du changement climatique » que l’Etat avait la volonté d’encourager les investissements privés dans les énergies renouvelables.
« Cependant, en raison du soutien limité que nous avons reçu jusqu'à présent, nous ne sommes pas en mesure d'apporter les améliorations nécessaires au réseau, en plus des autres besoins, a reconnu le Premier ministre. Par conséquent, la réalisation de notre objectif actuel en matière de Contributions déterminées au niveau national (CDN) est menacée ».
Les CDN incarnent les efforts déployés par chaque pays pour réduire ses émissions nationales et s'adapter aux effets du changement climatique.
« Sans le soutien nécessaire aux pays en développement (…), ces objectifs resteront sur le papier et ne seront pas réalisés », a-t-il encore déploré.
En 2021, un rapport du ministère du Pétrole indiquait que 88,7% de l’énergie du pays, très dépendant du gaz, provenait de combustibles fossiles, contre 11,3% pour les énergies renouvelables (6,3% pour l’hydroélectricité2,6% pour l’éolien, 2,4% pour le solaire).
L'événement qui réunit les dirigeants et chefs de gouvernement de près de 200 pays pour discuter des moyens de freiner le réchauffement climatique et ses conséquences dévastatrices.
« La COP29 qui se tient sous le thème +Investir dans une planète vivable pour tous+, représente une occasion cruciale d'accélérer les mesures visant à lutter contre la crise climatique», a déclaré Yasmine Fouad dans un communiqué.
« L’Egypte représente les pays en développement et s'efforcera de mettre en lumière les demandes de financement des pays en développement qui sont menacés par les effets du changement climatique », a encore assuré la ministre après avoir rappelé que son pays codirigeait actuellement avec l’Australie les consultations sur le Nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) pour le financement du climat.
Le NCQG vise à accroître les contributions des pays développés pour combattre les effets globaux du réchauffement climatique.
Le rendez-vous international sur l’environnement est également connu sous l’appellation « Conférence sur le financement », car l’aspect économique représente l'un des principaux sujets à l'ordre du jour pour aider les pays en développement et les communautés les plus vulnérables à s'adapter aux effets du changement climatique.
Dans le sillage de l’Accord de Paris de 2015, les pays doivent également présenter à Bakou leurs plans nationaux actualisés d’actions sur le climat. Ces plans, dont les officialisations sont attendues pour le début de l’année 2025, doivent permettre de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et ils serviront également de plans d’investissement pour faire progresser les objectifs de développement durable.
La Conférence des parties (COP) est l’organe décisionnel de la Convention-cadre des Nations Unies (CCNUCC) sur les changements climatiques adoptée et 1992 et entrée en vigueur en 1994.
Depuis 1994, la COP constitue la plus grande et la plus importante conférence sur le climat. Les 197 Etats membres (ou « parties ») de la CCNUCC représentent la quasi-totalité des pays du monde.
Alors que la COP 28 organisée à Dubaï a abouti à un texte d’accord appelant à « transitionner hors des énergies fossiles », la COP27 organisée en Egypte a abouti à un accord historique sur l’établissement d’un mécanisme de financement pour indemniser les pays vulnérables pour les « pertes et dommages » dus aux catastrophes induites par le climat.
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