Institut national des sciences de l’environnement et de la santé.
Un groupe international de dirigeants et d'experts met en garde : sans une action plus audacieuse et rapide, l'équilibre du cycle de l'eau risque de se rompre, entraînant des conséquences désastreuses pour l'économie mondiale et l’humanité.
Dans un rapport publié le 16 octobre et intitulé « L'économie de l'eau : valoriser le cycle hydrologique comme bien commun mondial », la Commission mondiale sur l'économie de l'eau souligne que cette crise pourrait menacer plus de la moitié de la production alimentaire mondiale d'ici 2050. De plus, elle prédit une perte moyenne de 8 % du PIB mondial, pouvant atteindre 15 % dans les pays à faible revenu.
La Commission pointe du doigt la mauvaise gestion des ressources en eau, l'aggravation du changement climatique et la destruction des terres comme étant à l'origine de cette crise. Actuellement, près de trois milliards de personnes vivent dans des régions où les ressources en eau sont limitées ou instables, et plusieurs villes sont menacées par un affaissement dû à l'épuisement des nappes phréatiques.
« Nous assistons à un déséquilibre sans précédent du cycle de l'eau à l'échelle mondiale », a déclaré Johan Rockström, directeur de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur les impacts climatiques et coprésident de la Commission, dans un communiqué de presse. Il ajoute que la sécurité alimentaire et le développement humain sont gravement menacés.
Le rapport appelle à une « nouvelle économie de l'eau » où l'eau serait gérée comme un bien commun mondial. Les approches actuelles, qui ne valorisent pas correctement l'eau et encouragent une consommation excessive, doivent être repensées. La Commission propose de réformer les politiques de tarification et d'incitation afin de garantir une utilisation plus équitable et durable de cette ressource.
Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce et coprésidente de la Commission, a souligné que cette crise offre une opportunité de transformation économique. « Il est temps de reconnaître la rareté de l'eau et de la valoriser à sa juste mesure », a-t-elle déclaré.
Parmi les solutions avancées, la Commission recommande de repenser l'agriculture pour accroître la productivité de l'eau, de restaurer les écosystèmes, d'améliorer le traitement des eaux usées et d'encourager l'innovation dans les secteurs énergétiques.
Enfin, le rapport insiste sur l'importance de la coopération internationale pour relever ces défis, appelant à une gestion concertée du cycle de l'eau. Tharman Shanmugaratnam, président de Singapour et coprésident de la Commission, conclut : « Une action multilatérale est essentielle pour assurer un avenir plus sûr et équitable pour tous. »
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