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Irrigation : vers des méthodes plus efficaces

Dalia Abdel-Salam, Mardi, 08 avril 2014

Une étude de l’Université américaine du Caire révèle que certains agriculteurs commencent à s’adapter à la pénurie d’eau en changeant leurs méthodes d'irrigation. Passage en revue.

irrigation

Un grand nombre de pays font face à une pénurie croissante des ressources en eau, ce qui nécessite une utilisation plus efficace de l’eau dans l’irrigation. L’Institut des Recherches sur l’En­vironnement Durable (IRED) de l’Université américaine du Caire, en coopération avec le centre Global de Colombie pour le Moyen-Orient et l’Université amé­ricaine de Beyrouth, ont lancé une étude pour analyser le comporte­ment des agriculteurs face à la pénurie d’eau.

L’Egypte en particulier fait face à un grand problème, la population ne cesse d’augmenter et le pays dépend d’une seule source d’eau douce qui est le Nil. Résultat: une pénurie d’eau qui a un impact sur la production agricole et la sécurité alimentaire.

Selon Hagar Al-Didi, chercheuse à l’IRED, la majeure partie de la production agricole en Egypte est l’oeuvre des agriculteurs locaux. « Nous avons voulu savoir com­ment ces agriculteurs s’adaptent à la pénurie d’eau et arrivent à des solutions réalistes et efficaces », souligne Al-Didi.

L’institut a mené une étude dans 3 villages égyptiens représentant 3 environnements différents. Le pre­mier est un village urbain du Delta, Choubra Qabala, le second, Imam Malek, est situé dans l’ouest du Delta, et le troisième, Abou-Menqar, est situé dans les oasis du désert Occidental.

« Notre institut jouit de bonnes relations avec ces sociétés agri­coles, ce qui nous a permis d’effec­tuer des rencontres avec des groupes de citoyens dans les vil­lages en question pour savoir com­ment ces sociétés font face à la pénurie d’eau », explique Richard Tutwiler, directeur de l’IRED,

L’étude révèle que plusieurs agri­culteurs ont eu recours aux puits pour faire face au manque des res­sources. L’institut estime que la meilleure solution est de s’orienter vers des cultures qui nécessitent moins d’eau, ce qui fut le cas à Abou-Menqar. Des agriculteurs à Abou-Monqar et à Imam Malek ont eu recours à des systèmes d’irriga­tion par goutte à goutte ainsi que des systèmes d’irrigation par asper­sion, ce qui est complètement diffé­rent des systèmes d’irrigation par inondation utilisés autrefois. « Les trois villages utilisaient l’irrigation par inondation qui exposait l’eau à la chaleur du soleil et engendrait son évaporation, ce qui a été évité avec le système par goutte à goutte », explique Tutwiler.

Parmi les autres solutions qui peuvent être efficaces pour faire face à la pénurie d’eau dans l’agri­culture il y a la modification des dates des semis, qui a commencé à être appliquée dans certains champs. Mais les agriculteurs ont du mal à faire face à la distribution inefficace de l’eau. « L’un des plus grands problèmes que nous avons trouvés en interrogeant les agricul­teurs c’est que la crise n’est pas seulement due au manque d’eau, mais aussi à une distribution ineffi­cace de celle-ci », explique Tina Jaskolski, coordonnatrice de l’IRED et gestionnaire du projet de l’étude. « Les agriculteurs dont les terrains sont situés à la fin d’un canal d’irrigation obtiennent beau­coup moins d’eau que ceux qui sont au début du même canal. Ils ne peuvent pas compter sur les heures d’ouverture des canaux d’irriga­tion par le gouvernement. C’est pourquoi ils utilisent beaucoup d’eau en irrigation quand ils ont de l’eau, pour compenser des jours et des semaines d’irrigation insuffi­sante, ce qui endommage les sols et les cultures », indique Jaskolski.

L’institut recommande des solu­tions locales durables comme le fait d’encourager les agriculteurs à l’irrigation par goutte à goutte et la modification des dates des semis afin de diminuer l’impact négatif du manque d’eau sur l’agriculture. « Ces solutions locales peuvent être soutenues en partageant avec les agriculteurs les coûts d’instal­lation du système d’irrigation par goutte à goutte ou celui par asper­sion, et en aidant les agriculteurs à choisir de nouvelles variétés qui résistent à la sécheresse », déclare Jaskolski. Il est de même indispen­sable de coordonner avec les asso­ciations d’agriculteurs afin de favoriser une gestion plus efficace des ressources en eau.

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