Selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), les pays arabes auront besoin d’investir 200 milliards de dollars dans la gestion des ressources hydriques lors des 10 années à venir.
La part d’eau par habitant est déjà en dessous du seuil de pauvreté dans 12 pays arabes : elle y est inférieure à 1 000 m3 par an et par individu. L’écart entre l’offre et la demande s’élève actuellement à 43 milliards de m3 d’eau par an. On estime qu’il atteindra 127 milliards de m3 par an durant la décennie 2030-2040
La région arabe occupe 10 % des terres de la planète, sa population représente 5 % de la population mondiale, alors qu’elle ne jouit que de moins de 1 % de l’eau douce renouvelable. Le désert couvre 87 % des terres arabes. 14 pays sur les 20 que compte la région seront parmi les plus touchés au monde par les pénuries d’eau dues aux changements climatiques.
Déjà, la part d’eau par habitant est 8 fois inférieure à la moyenne mondiale. Les relations entre les pénuries d’eau, la sécurité alimentaire et l’énergie creusent les impacts sociaux, économiques et politiques de la crise de l’eau dans la région.
Le rapport révèle que, pour répondre à la demande en eau qui va crescendo, les pays arabes tentent de prendre des mesures afin de garantir la durabilité de leur approvisionnement. Certains ont investi dans la construction de barrages, d’autres se sont penchés sur le dessalement de l’eau de mer ou sur la réutilisation des eaux traitées en provenance du drainage sanitaire et agricole.
La région arabe est aujourd’hui la première en ce qui concerne le dessalement : soit 50 % de la production mondiale. Cette technique, qui fournit actuellement 1,8 % de l’approvisionnement en eau, en fournira 8,5 % à l’horizon 2025, surtout dans les pays pétroliers du Golfe.
Mais devant la demande croissante, certains pays de la région ont commencé à surexploiter leurs nappes phréatiques, ce qui mène à une détérioration de l’écosystème.
Le rapport a également souligné que pour répondre à la demande croissante en alimentation, des pays arabes ont été obligés d’importer de l’eau, appelée eau virtuelle, car cette importation se fait à travers celle de certains produits agricoles à forte consommation en eau. La région MENA importe en effet 50 % de ses besoins en graines. Les quantités d’eau virtuelle importées par la région arabe ont sauté de 148 milliards de m3 en 2000 à 310 milliards de m3 en 2010. Le rapport a conclu qu’une gouvernance effective nécessite une assimilation de la complémentarité entre la sécurité alimentaire, l’eau et l’énergie.
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