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Le compost vert pour améliorer l’environnement

Nasr Attia et Dalia Abdel-Salam, Lundi, 26 août 2013

Un Français vivant en Egypte a initié un projet de recyclage des déchets verts à Dream Land, dans la ville du 6 Octobre.

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En amoureux de l’egypte, comme il tient lui-même à se présenter, Christian Mahot, un Français à la retraite, a décidé de s’installer en Egypte. En 2008, Il choisit la ville du 6 Octobre, plus précisément Dream Land qui s’étend sur 2 000 feddans.

« Depuis ma première visite en Egypte en 1979, je voulais m’y installer afin de mettre en oeuvre un projet relatif à l’environnement. J’ai pensé au recyclage des déchets et à l’embellissement », se rappelle M. Mahot. Comme, il vit à Dream Land, un quartier résidentiel où la verdure occupe de très grandes surfaces, il a décidé de recycler les déchets verts et de les transformer en compost organique. « Les déchets verts sont la matière première essentielle pour l’agriculture. Pour que le sol nous nourrisse, il doit être bien nourri ! », assure Mahot. Pour réaliser ce projet, Christian Mahot a fondé une association non gouvernementale sous le nom d’Angers-Nil, Angers, c’est sa ville natale en France, et Nil pour représenter l’Egypte. Malheureusement, l’association n’a pas connu de succès.

« J’ai découvert que les Egyptiens ne s’impliquent pas dans le service public ; ils ne s’intéressent pas à ce concept. J’ai décidé de commencer mon travail tout seul », raconte Mahot. C’est le plus grand défi de Mahot afin d’aller jusqu’au bout de son projet. L’environnement ne fait pas partie des soucis des citoyens. S’intéresser à ce domaine devient un luxe !

Coût modéré

Le propriétaire de Dream Land, l’investisseur Ahmad Bahgat, a consacré à ce projet un site d’environ 4 feddans (1,68 ha) pour recevoir les déchets verts et les recycler. Il s’agit d’un terrain vague, abandonné qui s’est transformé en dépotoir au fil des années. Aujourd’hui, on y trouve des oiseaux, des papillons, des vers de terre, etc. Bref, c’est tout un écosystème. Le site reçoit quelque 70 mètres cubes de déchets verts par jour provenant des jardins de Dream Land. Pour recycler ces quantités, Mahot, qui parle l’arabe couramment, a eu recours à 6 ouvriers pour mettre en oeuvre le projet sur ce site.

En fait, parmi les déchets collectés, on trouve des déchets fins (comme les herbes) et des branches qui doivent être broyées avant de les recycler. Après le broyage, les déchets sont mis en tas immenses atteignant 2 mètres de hauteur, pour les transformer en compost.

« Le processus lui-même est très simple. Chacun peut transformer les déchets de son propre jardin. Le compost réalisé est excellent du point de vue qualité-prix. Un sac de 50 kilogrammes de compost 100 % végétal coûte 15 L.E. Sur le marché, le sac peut varier entre 10 L.E. et 80 L.E. », explique Mahot. Il ajoute que le sac à 10 L.E. contient 35 à 40 kg de compost composé de déchets végétaux et animaux. « Ce compost a une mauvaise odeur et de qualité inférieure à celle que nous produisons sur le site », assure-t-il. Ce compost est destiné à nourrir les sols et les espaces verts de Dream Land. « Je cultive la meilleure moloukhiya qui est appréciée par beaucoup de gens », ajoute Mahot en souriant. Mahot souhaite appliquer cette méthode dans tous les espaces verts. Cela permet de traiter les déchets sur place et par conséquent aider l’environnement et la société.

C’est pourquoi il invite les habitants de Dream Land à des débats afin de créer des liens avec les gens et de les intéresser.

Le site reçoit des écoliers pendant l’année scolaire pour les sensibiliser au recyclage des déchets verts. « Contrairement aux adultes, les enfants sont plus disposés à comprendre. La sensibilisation des enfants est beaucoup plus simple », affirme Mahot.

Son ambition n’a pas de limites en dépit des entraves. « Je voudrais créer un centre d’information pour la sensibilisation des paysans », déclare Christian Mahot.

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