Une pancarte de sensibilisation utilisée dans l'un des projets de tri exécutés par l'ONG
Roh Al-Chabab. (Photo : Dalia Abdel-Salam)
Trier les déchets chez soi, est-ce possible ? Plusieurs projets de ce genre ont été initiés en Egypte, mais sans vraiment d’impact dans le temps. Même si aujourd’hui des initiatives rencontrent plus de succès, grâce aux associations de quartiers au Caire. Mona, ingénieur, a par exemple commencé à trier ses déchets chez elle il y a 5 ans. « Je me suis habituée à séparer les déchets organiques des autres non organiques, je suis satisfaite de ce que je fais, ça ne me prend ni du temps, ni d’efforts, et je crois que je simplifie la tâche dans la chaîne du recyclage des déchets », indique-t-elle.
Laïla Iskandar, ministre d’Etat pour les Affaires de l’environnement, gérait ce genre de projets à l’époque où elle travaillait dans les ONG. Elle se rappelle : « A la fin des projets de tri à la source dans certains quartiers, on demandait aux habitants s’ils continueraient à trier leurs déchets. Ils répondaient par la négative. Pour continuer, ils exigeaient que le pays en entier applique ce système et non pas seulement des volontaires dans certains quartiers ».
Alors, dès sa prise de fonction en tant que ministre, cette femme reconnue au niveau national comme international pour ses efforts dans la gestion des déchets et l’amélioration des conditions des chiffonniers du Caire, a cherché à appliquer son expérience à une échelle plus large. L’idée étant d’entamer la gestion intégrée des déchets solides en coopération avec les citoyens des gouvernorats du Caire et de Guiza, afin de la généraliser plus tard au pays.
Aborder les défis
Une pancarte de sensibilisation utilisée dans l'un des projets de tri exécutés par l'ONG
Roh Al-Chabab. (Photo : Dalia Abdel-Salam)
Des séries de réunions se sont donc rapidement tenues avec les différents acteurs afin d’aborder les défis et de trouver des solutions aux problèmes avant l’application de ce nouveau système. Ce dernier se base sur la coopération entre le citoyen et le gouvernement : le citoyen trie à la source en séparant dans deux sacs les déchets organiques des non organiques. Le gouvernement, de son côté, signera des contrats de collaboration avec les chiffonniers qui ramasseront les deux sacs dans les immeubles, pour les charger dans deux véhicules différents. « Nous déployons d’énormes efforts avec le Fonds social de développement afin de financer, au profit des chiffonniers, l’achat de véhicules. Nous négocions aussi avec le ministère des Finances », assure la ministre.
Selon Adel Labib, ministre du Développement local, les responsables ont multiplié les rencontres avant de démarrer l’initiative. Il s’agissait d’étudier de fond en comble les problèmes et les résoudre, pour assurer le succès de l’opération. La première réunion a eu lieu avec des entrepreneurs peu enthousiastes au projet car craintifs de perdre de l’argent investi en faveur des chiffonniers. Puis, les responsables ont rencontré quelque 400 chiffonniers ravis d’être mis en relation proche avec le gouvernement. Après le mois du Ramadan, une réunion a regroupé les ministres de l’Environnement et du Développement local, et les gouverneurs du Caire et de Guiza. Cette fois il fallait définir les conditions des contrats et la distribution des rôles. Enfin, les cimenteries ont entamé l’utilisation des déchets non recyclables comme combustibles au four. « Les cimenteries sont un élément très important du nouveau système, car 15 % des déchets sont non recyclables. On doit s’assurer que ces quantités de déchets seront utilisées comme combustibles, afin de ne rien laisser au hasard », explique Laïla Iskandar. Pour boucler les préparatifs, une campagne de sensibilisation sera lancée dans un mois en coopération avec les 3 entreprises de téléphonie portable en Egypte et sur les médias sociaux comme Facebook et Twitter. Le travail sur terrain commencera dans un délai de 3 mois comme l’espère Laïla Iskandar.
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