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Un pas vers une économie verte

Rasha Hanafi, Mardi, 13 août 2013

Le ministère du Commerce et de l’Industrie entend lancer un projet pour la gestion intégrale et durable des déchets industriels. Il devrait créer 16 000 emplois.

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6,2 millions de tonnes par an. C’est la quantité de déchets qui sera recyclée dans le cadre d’un projet lancé par le ministère du Commerce et de l’Indus­trie pour créer de nouvelles industries et générer des emplois. Le projet vise à recycler ces déchets pour produire des matières premières nécessaires à certaines industries ou qui servent à créer une énergie alternative pour les cimenteries. Le projet sera financé par le Fonds de transition consacré aux pays du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique, relevant du partenariat de Deauville (G8). « Ce projet veut dimi­nuer les déchets industriels pour faire naître de nouvelles industries basées sur le recyclage. Il s’agit également de développer le secteur industriel en faisant la promotion de la productivi­té tout en respectant les normes envi­ronnementales », déclare dans un communiqué le ministre du Commerce et de l’Industrie, Mounir Fakhri Abdel-Nour.

Ce projet devrait créer 16 000 emplois, soit 25 emplois par 10 000 tonnes de déchets recyclés. Les mesures nécessaires à la mise en vigueur du projet seront prises au cours des prochaines semaines. « Une zone industrielle sera choisie, qui pourra être la cité du 10 de Ramadan qui possède d’innombrables indus­tries. Une carte des déchets sera éta­blie dans toutes les entreprises, pour créer une base de données. Ces étapes aideront à mener à bien le programme de recyclage des déchets industriels », explique Hanan Al-Hadari, rappor­teuse du conseil d’industrie pour la technologie et la novation, relevant du Centre national égyptien pour le pro­duit propre, au sein du ministère de l’Industrie.

Si les spécialistes de l’industrie égyptienne et de l’environnement ont bien accueilli ce projet, ils aspirent à ce que la prochaine période témoigne de la création d’une carte globale pour les déchets.

Un nouveau revenu

Aujourd’hui deux cimente­ries — Ciment Assiout et Hélouan — utilisent des déchets agri­coles et industriels pour diminuer leurs besoins en énergie de 30 à 40 %. Au cours de 2013, deux autres cimen­teries — Al-Ameriya et Al-Arabiya — se serviront de la paille de riz pour diminuer la pollution qui résulte de la combustion et pour créer un nouveau revenu pour les paysans. « Les déchets en Egypte peuvent constituer des solutions à de nom­breux problèmes. Outre les industries lourdes comme celle du fer et de l’acier, on peut construire des usines utilisant les déchets comme celles des canettes de boissons. Une carte des industries et les bénéfices qui pour­raient êtres tirés de leurs déchets est indispensable », indique Ahmad Khalil, responsable du secteur de la sensibilisation et de la commercialisa­tion des projets du développement propre au sein du ministère de l’In­dustrie.

L’idée de mettre à profit les déchets s’inscrit dans le cadre des éco-activi­tés qui consistent à produire des biens et des services ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion des ressources naturelles. « J’en ai parlé aux anciens ministres de l’Environnement, mais honnête­ment j’ai été déçue ! Pourtant, l’idée est de protéger l’environnement, de diminuer au maximum la pollution et de généraliser le principe de l’écono­mie verte. J’espère que les nouveaux responsables auront la volonté de travailler pour résoudre les pro­blèmes dont souffre notre pays. Car une vision globale est indispensable pour avoir un système intégral de la gestion des déchets en Egypte », assure Chérine Farague, professeur de génie médicinal et environnemental à la Modern University, au Caire.

C’est à travers divers ministères (Santé, Environnement, Agriculture et Industrie) que chaque gouvernorat pourra se doter d’une zone indus­trielle spécialisée, selon ses produits agricoles et industriels. De nouveaux emplois seront créés pour combler les besoins en main-d’oeuvre indispen­sable à ces industries.

Mais si aucun effort n’est épargné, il reste que le chemin vers une écono­mie verte est encore long .

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