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De l’eau, du vent et de l’emploi ...

Rasha Hanafy, Mardi, 18 juin 2013

Les changements climatiques, le développement durable et l'impact du barrage éthiopien de la Renaissance actuellement en construction ont été les thèmes d'un atelier parrainé par l’ambassade d’Allemagne en Egypte. Compte rendu.

changements climatiques

« Les changements climatiques sont une réalité, tout le monde sera touché, et l’économie verte est la solution. L’Egypte doit se doter d’une politique nationale ambitieuse pour profiter des énergies renouvelables et des expériences des pays comme la Chine. Une vision doit être mise sur pied en urgence — pour résoudre les problèmes de l’eau, de l’énergie et des changements climatiques ». Telles sont les conclusions des spécialistes allemands et égyptiens réunis pendant deux jours, la semaine dernière, à l’occasion d’un atelier à Al-Gouna, sur la mer Rouge.

L’atelier était parrainé par le Forum du Caire pour les changements climatiques (Cairo Climate Talks, CCT), initiative relevant de l’ambassade d’Allemagne en Egypte en coopération avec l’Agence Egyptienne pour les Affaires de l’Environnement (AEAE) (voir encadré), et l’Université technique de Berlin à Al-Gouna. L’objectif était d’examiner les questions ayant trait au changement climatique notamment en Egypte et de créer un réseau de coopération entre chercheurs, journalistes et autres spécialistes.

« L’Egypte fera face à de nombreuses difficultés dans un avenir proche avec le manque d’énergie et la croissance de la demande sur l’eau. Les ressources énergétiques et hydrauliques dont dépend l’Egypte ne sont pas durables et les changements climatiques aggraveront les dégâts. J’espère que cet atelier poussera les responsables à agir dans la bonne direction », indique Uwe Trüger, recteur de l’Université de Berlin à Al-Gouna.

La ministre égyptienne de la Recherche scientifique Nadia Zakhary, présente lors de l’atelier, a insisté sur l’importance de la recherche scientifique et de la coopération avec la branche de l’Université de Berlin à Al-Gouna, notamment dans le domaine du dessalement de l’eau. « La coopération entre les deux pays remonte à plusieurs décennies. 80 % de la coopération bilatérale est consacrée aux questions environnementales. Durant cet atelier, nous avons convenu avec l’attaché scientifique de l’ambassade d’Allemagne en Egypte et le président de l’Université de Berlin à Al-Gouna, de construire un prototype pour l’énergie solaire et éolienne afin de dessaler l’eau à Hurghada et Al-Gouna », a-t-elle précisé.

Des défis sérieux

Les discussions n’ont pas manqué d’élaborer des solutions face aux répercussions de la construction du barrage de la Renaissance en Ethiopie. Les spécialistes allemands croient à des défis sérieux dans ce secteur vu la situation géographique de l’Egypte dans une zone considérée comme la plus aride au monde, l’explosion démographique, l’augmentation de la demande sur l’eau notamment l’irrigation et la mauvaise gestion intégrale des ressources hydrauliques.

Le secteur de l’énergie est l’autre préoccupation majeure provoquée par le barrage éthiopien. « Il faut vite agir pour éviter une crise qui pourrait paralyser l’Egypte. Les énergies renouvelables, notamment éolienne et solaire, conviennent le mieux à l’approvisionnement durable en électricité. Il s’agit pour moi de diversifier les sources d’énergie pour s’en servir quand on en a besoin », explique Klaus Rüdiger, consultant et spécialiste des technologies de l’eau, des énergies renouvelables et des industries environnementales. Il précise : « Si les équipements pour l’énergie solaire sont chers aujourd’hui, l’éolien est le plus économique pour l’Egypte avec ses nombreuses zones comme sur la mer Rouge. Il faut se lancer pour l’utiliser aussi dans le dessalement de l’eau. Une diminution des eaux du Nil à cause du barrage éthiopien n’est pas à négliger ».

Pour assurer un développement durable et affronter les changements climatiques, une planification urbaine bien pensée est nécessaire. Ce qui n’est pas le cas pour plus de vingt nouvelles villes construites ces dernières décennies. « Au ministère du Logement et du Développement urbain, nous travaillons sur deux niveaux : d’abord trouver des solutions aux villes nouvelles comme le nouveau Fayoum et la nouvelle Assouan, qui manquent d’infrastructures, de transport et d’emplois pour ces communautés. Puis mettre en place des critères environnementaux durables pour les futures villes nouvelles afin d'éviter que les problèmes se reproduisent », indique Hend Farouh, spécialiste d’architecture durable au Centre national de recherche pour le logement et la construction, relevant du ministère du Logement.

Les participants estiment donc la coopération prometteuse entre les instances égyptiennes et allemandes. Reste à composer avec le facteur temp.

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