« Hayah Karima », des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
13,5 milliards de L.E. sont consacrés à « Vie décente » ... 4,5 millions de citoyens en bénéficient.
Comme son nom l’indique, l’initiative Hayah Karima (vie décente) vise tout simplement à améliorer la vie des citoyens. Il s’agit d’un projet d’envergure destiné à développer 4 500 villages, lancé en janvier 2019 et qui doit s’étendre jusqu’en 2024, avec un budget total dépassant les 500 milliards de L.E. Hayah Karima contribue à la mise en oeuvre du Plan de développement durable d’ici 2030. Cette initiative, lancée par le président Abdel-Fattah Al-Sissi en 2019, est l’un des projets nationaux les plus importants, puisqu’elle met en application divers projets pour améliorer la qualité de vie des villageois : le développement durable dans les sociétés rurales, la réduction du taux de pauvreté de 14 %, l’élimination de la faim, l’amélioration de la couverture sanitaire de 18 %, ainsi que la fourniture de services de base comme l’eau potable et les réseaux de drainage sanitaire. « L’initiative accorde la priorité aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), ainsi qu’aux micro-entreprises et à la prestation des services sociaux, éducatifs et culturels. Les interventions dans le cadre de l’initiative comprennent l’autonomisation économique, les services à la famille et à l’enfance, la sensibilisation sanitaire, ainsi qu’une gamme de services liés au développement et à l’autonomisation sociale des citoyens », détaille le directeur de l’initiative, Khaled Abdel-Fattah.
Elle comprend deux phases. La première a vu la participation de 20 instances et ministères en plus de la coopération de 23 ONG et du secteur privé. Plusieurs partis politiques, dont Mostaqbal Watan, y ont aussi collaboré. Et tout cela sous la supervision du ministère de la Solidarité sociale. Cette première phase vise le développement de 375 villages parmi les plus pauvres dans 14 gouvernorats en fournissant les services essentiels dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures (eau potable, électricité, gaz, réhabilitation des routes et logement). « Nous avons commencé par ces villages, car ils sont les plus touchés par la pauvreté. D’après le recensement de l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (Capmas), le taux de pauvreté dans ces villages s’élève à 70 % », précise Gamil Helmy, responsable de l’initiative auprès du ministère de la Planification. Sur ces 375 villages, les plans de développement des infrastructures et de réforme économique ont été achevés dans 143 villages (1,8 million de bénéficiaires dont 16 % d’handicapés, 10 % de personnes âgées et 12 % de femmes divorcées ou veuves soutiens de famille). Les travaux sont en cours dans les 232 villages restants (2,7 millions de bénéficiaires). Un total de 2 180 projets de développement économique et d’infrastructures ont été lancés, dont 600 ont été achevés et le reste est en cours d’exécution. Les projets consistent en la restauration de 21 974 maisons, la fourniture de 354 unités de logement aux familles à faible revenu, 150 000 pour celles qui ont un revenu moyen et 262 000 aux habitants des bidonvilles. Pour diminuer la densité dans les classes scolaires, 1 100 salles de classe d’une capacité d’accueil de 44 000 élèves ont été programmées, ainsi que 51 centres médicaux où 1 060 interventions chirurgicales et 3 920 opérations ophtalmiques ont été effectuées et 17 801 paires de lunettes ont été distribuées.
Par ailleurs, 186 525 familles démunies ont profité des aides sociales et économiques présentées. 43 caravanes vétérinaires et 74 convois médicaux ont été envoyés pour rendre service à 113 909 personnes. « C’est une initiative salutaire pour nous. Cela fait trois mois que je suis malade et, faute de moyens, je n’ai pas pu me rendre à l’hôpital. Je ne pouvais me permettre de prendre un rendez-vous médical chez un praticien privé, car cela coûte cher, pas moins de 200 L.E. la consultation. Ici, il suffit seulement de se présenter tôt le matin, à 7h par exemple, pour s’inscrire sur la liste accrochée à la porte. Et tout est gratuit : consultations, analyses, médicaments, etc. », témoigne une habitante d’Assiout de 50 ans, satisfaite d’avoir reçu des prestations de soins gratuits.
Le nombre de villages restaurés doit passer à 1 500 après le coup d’envoi de la deuxième phase en janvier 2021 et qui devrait être achevée en 2024. Cette phase a pour principal axe la durabilité. « Cela ne pourrait être réalisé sans la sensibilisation des habitants aux défis qui entravent le développement : population galopante, toxicomanie et violence. Ces sujets concernent, en particulier, les enfants, les femmes et les jeunes », conclut Névine Al-Qabbag, ministre de la Solidarité sociale ●
« Takafol Wa Karama », une double vocation
Takafol Wa Karama offre un soutien financier aux familles dans le besoin.
Le ministère de la Solidarité sociale développe dans 8 gouvernorats un programme de donations mensuelles à travers l’initiative intitulée Takafol Wa Karama (solidarité et dignité). Cette initiative, qui a vu le jour en décembre 2015, offre un soutien aux familles qui sont dans le besoin. Un programme de soutien à double intérêt : « Takafol » veut dire « la prise en charge des personnes démunies », tandis que « Karama » renvoie à la « dignité des plus défavorisés ». Takafol s’occupe des familles les plus nécessiteuses qui ont des enfants. La seule condition imposée aux familles défavorisées est de scolariser leurs enfants. « Nous appliquons ce système pour sensibiliser les familles à l’importance de l’éducation et encourager les enfants à poursuivre leurs études », explique Dr Névine Al-Qabbag, ministre de la Solidarité sociale. Chaque famille qui envoie ses enfants à l’école a le droit de recevoir une somme de 325 L.E. Et si la famille à 3 enfants scolarisés dans différents cycles scolaires, les parents reçoivent 60 L.E. de plus pour un enfant en primaire, 80 L.E. pour celui qui est en cycle préparatoire et 100 L.E. pour le 3e enfant en secondaire. « C’est grâce à cela que mes enfants sont scolarisés. Avant, je n’avais pas les moyens pour leur acheter les uniformes, les fournitures scolaires, les livres et les cahiers. L’année dernière, avant l’application de ce programme, je voulais interrompre leur scolarité ; à présent, je n’ai pas d’excuses », raconte une jeune femme avec fierté.
En ce qui concerne le volet Karama, l’Etat accorde une aide financière aux handicapés et aux personnes âgées de plus de 60 ans. Chaque personne reçoit la somme de 350 L.E. Pour 2 enfants handicapés, on octroie à la famille 500 L.E. et pour 3 enfants, 600 L.E. Il suffit que ces personnes présentent leur carte d’identité et déclarent leur niveau de handicap. Am Moussa, 65 ans, non-voyant, a bénéficié du soutien financier de Karama, alors que sa femme, âgée de 40 ans, a bénéficié d’un autre soutien financier de Takafol, puisqu’elle a 4 enfants scolarisés. Ce programme unique en son genre est appliqué dans 753 villages répartis entre 8 gouvernorats. Au début, en avril 2015, le projet concernait 162 000 familles, ce chiffre est passé à 3,4 millions en mai 2021. Le coût du projet a atteint jusqu’à présent 19 milliards de L.E. L’étude de ce programme a duré un an et demi. Il est parrainé par la Banque Mondiale (BM) en collaboration avec l’Unicef et Onu Femmes, avec un financement de l’Union européenne.
Selon un nouveau rapport de la BM intitulé « Conditional Cash Transfers : Reducing Present and Future Poverty » (les transferts conditionnels de fonds : un moyen de réduire la pauvreté actuelle et future), ces programmes constituent un moyen efficace pour réduire la pauvreté et assurer un meilleur avenir aux adultes de demain. Après le succès du programme, les responsables pensent l’appliquer à tous les gouvernorats de l’Egypte
« Mit Million Séha », une question de priorités
100 millions de citoyens en bonne santé, l’une des initiatives les plus importantes dans le secteur de la santé publique.
Le secteur de la santé figure en tête des priorités de l’Etat depuis l’arrivée du président Abdel-Fattah Al-Sissi au pouvoir, qui a parrainé de multiples initiatives pour préserver la santé publique. C’est dans ce cadre qu’a été lancée en 2018 l’initiative Mit Million Séha (100 millions de citoyens en bonne santé), l’un des projets les plus importants dans le secteur de la santé. L’objectif est d’atteindre le plus grand nombre de malades qui ont besoin de consulter un médecin et se faire soigner dans un court délai. Plusieurs ONG et entreprises privées et gouvernementales, notamment le fonds Tahya Misr y participent, en plus bien sûr du ministère de la Santé. Plus de 24 millions de citoyens ont été auscultés gratuitement depuis son lancement. 50 millions ont été examinés dans le cadre de la campagne visant à détecter le diabète, l’hypertension et l’obésité, qui représentent environ 70 % des décès en Egypte. Le programme a, en effet, offert des médicaments à 1,8 million de diabétiques et 10 millions de personnes souffrant d’hypertension artérielle. De même, 70 millions d’Egyptiens ont bénéficié de services médicaux présentés par le projet d’éradication du virus C. Par ailleurs, 75 000 interventions chirurgicales ont été effectuées dans le cadre de l’initiative visant à réduire les listes d’attente et plus de 40 hôpitaux ont été construits. L’initiative a en outre accordé un intérêt particulier au traitement des enfants hypoacoustiques et à la santé de la femme, notamment pour lutter contre le cancer du sein. L’Etat a également réussi à atteindre l’autosuffisance en insuline et développer l’industrie pharmaceutique. Les enfants ne sont pas omis des intérêts du ministère de la Santé.
Le programme « 1 000 jours de santé et de nutrition pour les enfants » a été ainsi lancé cette année dans les gouvernorats de Qalioubiya, Gharbiya, Charqiya, Ismaïliya et Daqahliya. Dans le cadre de la même initiative, 20 millions de boîtes de lait infantile sont distribuées chaque année aux bébés de moins d’un an dans tous les gouvernorats. Et ce n’est pas tout. Cette campagne nationale s’est étendue aussi aux établissements scolaires pour détecter et traiter les cas d’obésité, d’anémie et de rachitisme ●
« Bar Amane », promouvoir la pisciculture en améliorant les conditions des pêcheurs
Un budget de 50 millions de L.E. est consacré à Bar Amane.(Photo : Mohamad Abdou)
« Bar Amane » (à bon port), une initiative lancée en 2020 et destinée aux petits pêcheurs, avec le double objectif d’améliorer leurs conditions de travail et d’augmenter la production piscicole, sans discrimination de sexe. Le plan d’action de l’initiative a été signé par le ministère de la Solidarité sociale, celui de la Santé et celui de l’Agriculture, en coopération avec l’Organisme général pour le développement de la richesse piscicole et différentes ONG dans les quatre coins de la République. En fait, les pêcheurs affrontent bien des défis et des problèmes qui peuvent avoir des conséquences sur leurs revenus. La pollution, l’urbanisation, la diminution des surfaces des lacs, ainsi que les dégâts infligés aux cours d’eau et aux lacs menacent de déstabiliser la diversité des espèces de poissons d’eau douce. D’ailleurs, le métier présente des risques pour la santé : douleurs lombaires, mal de dos, arthrose, rhumatismes inflammatoires, irritations, brûlures, allergies, surdité et d’autres affections médicales. Bar Amane a pu résoudre les problèmes de quelque 42 000 pêcheurs et 86 000 travailleurs dans ce secteur de par la République, et ce, en leur fournissant tout le matériel nécessaire pour pratiquer la pêche, dont 20 000 bateaux et 10 000 camions frigorifiques qui serviront à transporter les poissons pêchés jusqu’aux principaux marchés ou commerçants et distributeurs.
L’initiative est financée par le fonds Tahya Misr avec un budget de 50 millions de L.E. Et pour remédier aux problèmes de pollution des eaux douces et tenter d’augmenter les revenus des pêcheurs, le gouvernement a lancé d’énormes projets. « 52 stations d’épuration d’eau sont en cours de construction en Haute-Egypte. La construction de ces usines de traitement des eaux usées exige un investissement de 8,1 milliards de L.E., soit plus de 462 millions de dollars », note avec précision l’ingénieur Atef Mégahed, directeur général au département piscicole auprès de l’Organisme de la richesse piscicole. « Selon le rapport de l’Organisme général de la richesse piscicole élaboré en décembre 2019, la production en pisciculture s’élève à 1,82 million de tonnes en comparaison avec l’année 2020, elle a augmenté de 100 tonnes pour devenir 1,92 million de tonnes », conclut Mégahed ●
« Ma Yéghlach Aleik », tout à la portée de tout le monde
Le nombre de cartes d’approvisionnement ayant été enregistrées s’élève à 22 millions, c’est-à-dire que 64,5 millions de citoyens peuvent en bénéficier. (Photo : Bassam AI-Zoghby)
Lancée en juillet 2020, l’initiative « Ma Yéghlach Aleik » (à votre portée) met en vente différentes sortes de produits et de biens à des prix raisonnables convenant à toutes les catégories sociales, et ce, avec une réduction variant de 20 à 30 % via la carte d’approvisionnement. Le nombre de cartes d’approvisionnement ayant été enregistrées s’élève à 22 millions, c’est-à-dire que 64,5 millions de citoyens peuvent en bénéficier. L’Etat a consacré un site Web (https://www.mobadra.gov.eg/) renfermant les biens mis à disposition aux citoyens. L’initiative comprend une variété d’articles nécessaires à tous les foyers égyptiens, tels que des électroménagers, des smartphones, des tablettes et des appareils électroniques ; au total, plus de 4 000 articles différents. Près de 1 200 commerçants y participent. Et pour encourager les habitants des différents gouvernorats, l’Etat a lancé une large campagne publicitaire. « Cette initiative a réussi à fournir des produits à des prix raisonnables afin d’atteindre un équilibre sur le marché local et d’atténuer le fardeau des citoyens démunis comme nous », dit Am Saber Abdine, 45 ans, père de 5 enfants .
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