Le Parthénon, l'un des plus célèbres sites de la Grèce.
Avec la chute des flux touristiques en Egypte, en Turquie et en Tunisie, le vent tourne en faveur de destinations comme la Grèce et l’Espagne. La Grèce attend cet été plus de 17 millions de visiteurs, selon les prévisions, avec des recettes attendues de 11 milliards d’euros. Ce «
boom » intervient après plusieurs saisons gâchées par les mouvements sociaux et les grèves à répétition ayant paralysé notamment les transports. Le calme semble être revenu à présent. «
La Grèce est toujours empêtrée dans une grave crise économique, la reprise du tourisme pourrait aider les Grecs à surmonter cette crise. Les recettes du tourisme constitueront une bouffée d’oxygène dont la Grèce avait besoin », explique Dr Wessal Alameddine, professeur des études touristiques à l’Université de Helouan. Et d’ajouter que les prix en Grèce sont particulièrement bas. Les tarifs ont baissé de 40 % dans certains hôtels et restaurants. Certains hôtels proposent des forfaits «
tout inclus ». Ceci dit, pour les touristes, surtout européens, c’est le moment d’aller en Grèce, à la fois pour profiter de son climat ensoleillé, sa gastronomie et son patrimoine culturel unique. «
Les Européens participeront ainsi au développement économique du pays, un acte de soutien au peuple grec qui souffre en ce moment. C’est ce qu’on attend chez nous en Egypte, une fois que la stabilité sera rétablie dans le pays », indique Alameddine
Selon le ministère grec du Tourisme, certains hôtels affichent déjà complet jusqu’à la fin septembre, surtout sur les îles qui sont à l’écart de l’agitation et qui drainent le plus de touristes, notamment la Crète, Rhodes, Corfou, les Cyclades et leurs deux stars Mykonos et Santorin. En outre, l’aéroport d’Athènes a annoncé avoir accueilli 10 % de passagers en plus le mois dernier.
La Grèce n’est pas le seul à profiter du recul du tourisme au Moyen-Orient et en Turquie. L’Espagne devient également une destination privilégiée. L’activité du secteur touristique espagnol a freiné sa chute au deuxième trimestre 2013 avec une baisse de 0,1 % seulement par rapport à la même période de l’année dernière, contre un recul de 3,1 % pour les trois premiers mois de l’année. Ce regain de forme s’explique lui aussi par l’instabilité qui règne en Egypte et, dans une moindre mesure, en Turquie, indique Exceltur, l’association regroupant les principales entreprises du secteur. Selon le Centre des études touristiques espagnoles, l’indice de confiance des entrepreneurs touristiques est en hausse, tout comme l’activité des hôtels, et le secteur s’attend à une progression des créations d’emplois cette saison. Cette progression est essentiellement due au tourisme international, car le tourisme des résidents est en baisse constante depuis 2011. Au premier semestre, 26,1 millions de personnes ont traversé les frontières espagnoles. C’est le deuxième meilleur chiffre de l’histoire du pays. Les Britanniques, les Allemands, puis les Français ont été, dans l’ordre, les principaux arrivants entre janvier et juin.
« Si nous sortons de la récession, c’est grâce à la demande étrangère », détaille José Luis Zoreda, vice-président d’Exceltur. Et d’ajouter : « Cet apport extérieur n’est pas loin de compenser totalement la chute de la demande nationale ».
D’après les calculs de l’association, la venue des touristes étrangers cette année devrait permettre des rentrées dépassant les 45 milliards d’euros. « L’élément-clé a été les troubles en Egypte et, dans une très moindre mesure, l’instabilité en Turquie », poursuit M. Zoreda. Ces deux pays sont des rivaux directs du tourisme espagnol pour ce qui est des plages et du soleil, très prisés des Belges entre autres.
En 2011 déjà, l’Espagne avait profité d’un effet similaire, au début du Printemps arabe, suite à un recul du tourisme notamment en Egypte et en Tunisie. D’après une estimation d’Exceltur, les troubles observés en Egypte en 2013 auraient directement permis à l’Espagne de compter sur un apport de 730 000 touristes étrangers supplémentaires et des rentrées de l’ordre de 616 à 630 millions d’euros. Le nombre de touristes qui s’est rendu en Espagne au deuxième trimestre a augmenté de 6,1 %. Après cinq trimestres négatifs, le tourisme pourrait renouer avec la croissance fin 2013.
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