« J’admire beaucoup le travail que mon prédécesseur Hector Cuper a réalisé, que ce soit lors de la Coupe d’Afrique ou en Coupe du monde. Mais une nouvelle ère va commencer, j’ai une philosophie différente et je veux développer le jeu et construire sur les succès qui ont été réalisés », a dit le sélectionneur mexicain Javier Aguirre suite à sa nomination à la barre des Pharaons en août dernier. Embauché suite à la débâcle en Coupe du monde, qui a vu l’Egypte écoper d’un zéro pointé suite à trois défaites en Russie, Aguirre a donné une nouvelle inspiration au onze national. Bien que Cuper (de 2015 à 2018) ait réussi à qualifier l’Egypte pour la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2017 et à mettre fin à une longue traversée du désert, avec la qualification pour la Coupe du monde pour la première fois depuis 1990, il n’a jamais été véritablement apprécié par les Egyptiens, et ce, en raison de son manque de flair et de ses méthodes défensives, parfois même ennuyantes.
Aguirre a promis le changement et il l’a fait. L’ancien sélectionneur du Mexique et du Japon a fait une démonstration de puissance offensive face au Niger (6-0) et Eswatini (4-1 et 2-0), puis a confirmé face à la Tunisie (3-2) pour assurer la qualification pour la CAN 2019. « On joue un football plus offensif, mais on doit encore progresser. Face à la Tunisie, on a fait quelques erreurs, mais les joueurs étaient déterminés et on a pu s’imposer en fin de match. Nous avons encore beaucoup de travail à faire », a dit Aguirre après la rencontre contre la Tunisie.
Le technicien mexicain a eu un impact immédiat sur la prestation de l’équipe et sur sa composition. Il a essayé d’injecter du sang neuf dans le groupe, abandonnant certains piliers qui ont dépassé la barre des 30 ans, tels qu’Ahmad Fathi, Mohamad Abdel-Chafi et Abdallah Al-Saïd, pour amener plus de vivacité à l’équipe. Les Pharaons version Aguirre sont plus confiants et plus ambitieux. « Maintenant, nous avons terminé une phase, qui était d’assurer la qualification pour la CAN 2019. Mon objectif actuellement est de construire une équipe capable de rivaliser pour le titre de la Coupe d’Afrique et aussi de se qualifier pour la Coupe du monde 2022. Mais il faut prendre chaque étape à part. Maintenant, on est concentré sur la CAN », a-t-il indiqué.
Le dernier sacre africain remonte à 2010. Les Egyptiens sont avides de réitérer cette belle expérience et, au cas où l’organisation de la CAN serait attribuée à l’Egypte lors du vote de la Confédération africaine de football le 9 janvier, ils n’accepteront pas de laisser sortir la coupe du pays.
Une course tripartite très ouverte
(Photo : Yasser Al-Ghoul)
Un nouveau rival s’est profilé cette saison pour intégrer la course exclusive d’Ahli-Zamalek pour le titre du Championnat national. Le Pyramids FC, acheté en juin dernier par des investisseurs saoudiens et rebaptisé de son ancien nom Assiouty Sports, est devenu un phénomène dans le football égyptien, après avoir inondé le marché des transferts pour s’offrir les plus grandes vedettes du championnat. Il a ainsi étalé ses gros muscles financiers en s’offrant une palette de joueurs étrangers, dont le talentueux ailier brésilien Keno, perçu comme étant le meilleur joueur de la compétition jusqu’à présent, et le buteur de la sélection de l’Equateur Jhon Cifuente, embauché en janvier. Ce surinvestissement a payé, vu que l’équipe est actuellement à la 2e place du classement, avec 30 points, à cinq longueurs derrière le leader Zamalek.
Les Blancs semblent être dans leur meilleure forme depuis des années sous la houlette de l’entraîneur suisse Christian Gross. Embauché l’été dernier, l’ancien entraîneur de Tottenham et de Stuttgart, a su remettre de l’ordre dans cette équipe, totalement remodelée à l’intersaison grâce à un recrutement pléthorique. Champion pour la dernière fois en 2015, Zamalek semble sur les bons rails pour savourer de nouveau le goût du succès, monopolisé par Ahli ces dernières années.
Le champion en titre semble, lui, subir un malaise depuis le début de la saison et est passé par un tournant désastreux en novembre dernier avec la défaite en finale de la Ligue d’Afrique et l’élimination de la Coupe arabe des clubs champions. Le vent du changement a soufflé et le technicien français Patrice Carteron a été remplacé par l’Uruguayen Martin Lasarté. Les Rouges se sont lancés sur le marché des transferts, afin de renforcer l’effectif et de sauver la saison, et ont déjà conclu quatre affaires, dont l’attaquant de Huddersfield Town, Ramadan Sobhi, sous forme de prêt pour 6 mois, et l’attaquant international angolais Geraldo, en provenance de Primeiro do Agosto. Il espère être prêt pour son début d’année très chargé, où il affrontera ses deux principaux concurrents, Pyramids FC en janvier et Zamalek en février. Des confrontations qui pourront le relancer de plain-pied dans la course, mais qui détermineront aussi en grande partie la destination du trophée de cette saison .
Salah peut-il faire encore mieux ?
(Photo : AFP)
En 2018, l’attaquant égyptien Mohamad Salah a touché le ciel. A l’issue d’une saison stratosphérique, qui l’a vu marquer 44 buts, toutes compétitions confondues, la flèche de Liverpool a été couronné meilleur joueur et buteur du Championnat anglais, sacré meilleur joueur africain de 2017 et troisième meilleur joueur du monde dans le sondage de la Fifa « The Best ». Mais Salah n’entend pas se reposer sur ses lauriers. « Je suis très fier d’être là, parmi les meilleurs joueurs du monde, mais je veux travailler encore plus pour revenir ici chaque année jusqu’à remporter le titre », avait dit Salah lors de la cérémonie de remise des prix de la Fifa.
Après un début de saison au ralenti, Salah a retrouvé son allure foudroyante pour propulser les Reds au sommet du classement de la Premier League. « Cette saison, mon objectif est de remporter quelque chose pour le club. C’est un rêve pour toute la ville et je pense que cette saison, on pourra le réaliser », a-t-il ajouté. La bande de Salah porte les espoirs des fans de Liverpool, cet ancien champion qui compte 18 titres de championnat à son palmarès et qui rêve de mettre fin à une longue période de disette, depuis le dernier titre de Coupe de la Ligue en 2012.
Mais outre le collectif, Salah est aussi en lice pour le titre de meilleur buteur et joueur de la Premier League et encore une fois du monde. Grand favori pour le titre de meilleur joueur africain 2018, 2019 commencera sous les meilleures auspices pour lui, s’il remporte, pour la deuxième année consécutive, le titre le 8 janvier.
Lien court: