
Des manifestations ont été organisées à Naplouse, en Palestine, pour dénoncer la célébration de la Déclaration Balfour.
A l’occasion des 100 ans de la Déclaration Balfour, Dar Al-Kotob (Bibliothèque Nationale égyptienne des vieux documents et des archives) a organisé, le 17 octobre dernier, une conférence intitulée « La Cause palestinienne, 100 ans après la Déclaration Balfour ». La date coïncidait avec la Journée des documents arabes. En marge de la conférence, l’Egypte, la Palestine et Oman ont présenté, dans une exposition, leurs collections de vieux documents relatifs à cette date importante de l’histoire des relations arabo-israéliennes. La conférence a réuni une panoplie de VIP, dont des ministres, des ambassadeurs et des directeurs d’archives nationales, venus des quatre coins du monde arabe. Parmi les participants figuraient notamment le ministre palestinien de la Culture, Ihab Bississou, l’ambassadeur palestinien au Caire, Gamal Al-Shoubaki, ainsi que les directeurs des archives nationales d’Oman, de Libye, d’Algérie, du Soudan, du Maroc et de Jordanie. C’est ce qu’a déclaré Névine Mohamad, présidente du département central de la Maison nationale des documents et secrétaire générale de la branche régionale arabe du Conseil international des archives. Quant à la presse, un important entretien a été mené par le quotidien Al-Ahram avec l’historien britannique de renom, Roger Owen, professeur d’histoire du Moyen-Orient à la prestigieuse Université de Harvard. Il a apporté sa lecture des raisons pour lesquelles la Grande- Bretagne aurait émis la Déclaration Balfour au moment où la Première Guerre mondiale battait son plein.
Il pense que les Britanniques voulaient créer une région isolée, les séparant des Français, qu’ils considéraient comme un ennemi juré. Selon lui, les Britanniques voulaient protéger le Canal de Suez d’une éventuelle attaque française. Raison pour laquelle ils ont voulu s’approprier une partie de la Palestine et du même coup profiter de l’influence précoce du mouvement sioniste londonien. Ils étaient convaincus que les juifs, par leur présence en Palestine, garantiraient les intérêts britanniques dans cette région importante. Owen a ajouté que la Déclaration Balfour avait intentionnellement négligé les droits politiques des habitants d’origine palestinienne, tandis qu’elle avait reconnu ceux des juifs. Owen a indiqué que ce raisonnement s’inscrivait dans l’idéologie colonialiste de l’époque. Le problème essentiel est que la déclaration n’a pas défini les Arabes comme une ethnie à proprement parler, appartenant et habitant en Palestine, alors que les juifs étaient considérés comme « une ethnie ». C’était là l’affirmation d’une tendance politique en progression en Europe à cette époque.
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