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Les travaux de recherche de l’IFAO révèlent la richesse du potentiel archéologique du temple de Dendara

Dalia Farouq , Mercredi, 03 avril 2024

Lors d'une tournée en Haute-Egypte, l'ambassadeur de France en Egypte, Eric Chevallier a visité de hauts lieux d'archéologie égyptienne, notamment le Temple de Dendara, celui de Karnak et Deir el-Medineh où opèrent des missions archéologiques françaises.

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La salle hypostyle au temple de Dendara en Haute-Egypte. Photo: page Facebook du temple.

Eric chevallier, ambassadeur de France en Egypte, a visité, mardi 2 avril, le magnifique temple de Dendara, situé à un peu plus d’une soixantaine de kilomètres en aval de Louqsor, à proximité de la ville de Qena, en Haute-Egypte, soulignant les nombreux liens unissant cette région d’Égypte au patrimoine exceptionnel et la France : présence de nombreux Français, résidents ou touristes, coopération historique dans le domaine archéologique.

Un jour avant, lors d’une tournée à Louqsor, l’ambassadeur de France a rencontré, également, l’équipe du Centre Franco-Égyptien d'Étude des Temples de Karnak (CFEETK) à Louqsor qui contribue à la collaboration franco-égyptienne dans le domaine de l’archéologie tout en visitant plusieurs projets de valorisation du patrimoine.

Il s’est rendu aussi sur le site de Deir el-Medineh, étudié depuis plus de 100 ans par la mission archéologique de l’institut français d’archéologie orientale (l’IFAO) en Haute-Égypte.

Au temple de Dendara, l’ambassadeur de France en Egypte a été reçu par l’équipe de la mission archéologique française de Dendara (Ifao-CFEETK), dirigée par Mathieur Vanpene, qui a pu brièvement lui présenter les travaux de la mission et ses recherches en cours.

Le site de Dendara est un haut lieu de l’archéologie égyptienne avec son temple d’Hathor qui compte parmi les derniers grands temples les mieux conservés d’Egypte. Il était entouré d’une agglomération dont les premières traces d’occupation remontent aux origines de la culture pharaonique.

Les savants de l’expédition de Napoléon en Égypte sont les premiers à l’avoir documenté. Depuis une vingtaine d’années, les travaux de recherche de l’IFAO révèlent la richesse de son potentiel archéologique.

En 2021 s’est achevée la restauration du décor mural du temple de Dendara. Menée par le ministère du Tourisme et des Antiquités égyptien, elle a permis de retrouver les splendides couleurs d’origine des colonnes et des parois internes grâce à une technique innovante qui a fait de Dendara un site pionnier dans le domaine. 

Un vaste projet de réaménagement 

Les travaux, dirigés par Gamal Mahgoub, professeur à la faculté d’antiquités de l’Université du Fayoum et chef de l’équipe de restauration, ont commencé en 2004 et 2005, dans le cadre d’un vaste projet de réaménagement du temple. Ces travaux de restauration et de nettoyage ont duré plus de vingt ans avec des années d’interruption, entre autres à cause de la révolution de 2011 et de la crise du Covid-19. Les deux salles hypostyles, ainsi que 3 galeries souterraines et deux autres supérieures ont fait l’objet de restauration.

L’équipe de restauration a commencé par construire une muraille pour séparer le temple des villages situés dans les alentours. A cette époque, « tous les éléments architecturaux du temple étaient couverts d’une épaisse couche noire », raconte Abdel-Hakim Ahmad Al-Saghir, directeur des antiquités de Dendera et membre de l’équipe de travail.

« Les anciennes couleurs sont réapparues et les scènes et les inscriptions se sont éclaircies. Ces scènes représentent le mouvement du vent tout au long de l’année en Egypte durant les 12 heures du jour et celles de la nuit. On y voit les constellations et les inscriptions de la divinité céleste Nout d’une magnifique couleur bleue, qui ornent le plafond de la salle », souligne Ayman Wahby, professeur d’égyptologie à la faculté des lettres de l’Université de Mansoura.

Les travaux de recherche n'ont pas aussi cessé dans le temple de Dendara. Ils allaient de pair avec les travaux de restauration.

Depuis 2014, l’IFAO est engagé dans un programme de recherche sur la nécropole de Dendara. L’objectif principal est de reprendre l’étude du cimetière, abandonnée il y a un siècle, en combinant opérations de terrain et étude des archives. Son ambition est aussi d’appréhender la nécropole dans sa globalité, de comprendre son développement, ainsi que la nature et la variété des monuments et des pratiques funéraires, afin de mieux saisir les transformations sociales des habitants de Dendara au cours de trois millénaires d’occupation.

L'ambassadeur de France en Egypte lors de sa visite au temple de Dendara. Photo: page facebook de l'Ambassade. 

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