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Inauguration de la Tombe du grand scribe d’Amon à Louqsor

Dalia Farouq , Dimanche, 11 février 2024

Après 24 ans de restauration, la magnifique tombe de Neferhotep, grand scribe d’Amon, datant de la XVIIIe dynastie, a été ouverte au public à Louqsor. La tombe, d'une grande valeur patrimoniale, comporte de superbes scènes représentant les détails de la vie quotidienne à cette époque.

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La Tombe de Neferhotep inaugurée à Louqsor. Photo: Ministère du Tourisme et des Antiquités

Après 24 ans de restauration, la tombe de Neferhotep, le grand scribe d’Amon, datant de la XVIIIe dynastie est ouverte au public à Louqsor.

Mostafa Waziry, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités, a inauguré dimanche la tombe du grand scribe et superviseur de bétail du Dieu Amon, Nefrhotep, de son épouse Merit Re, chanteuse de cette divinité et des belles travailleuses du textile d’Amon, selon un communiqué du ministère du Tourisme et des Antiquités.

Située dans la région d’El Khokha, dans l’ancienne nécropole de Thèbes à l’ouest de la ville historique de Louqsor en Haute-Egypte, cette tombe, qui remonte à la XVIIIème dynastie de l’Egypte ancienne, a fait l’objet d’un grand projet de restauration mené par la mission de l’université de Buenos Aires en Argentine.

Selon Waziry, l’importance de la tombe est due à ses sculptures parfaites, ses inscriptions et ses peintures murales, qui témoignent de sa valeur patrimoniale et du prestige dont jouissait son propriétaire qui vivait à l’époque du roi Aye. « Cette tombe comporte de magnifiques scènes représentant les détails de la vie quotidienne à cette époque », se félicite-t-il. 

Le président du Conseil Suprême des Antiquités a affirmé que l’aménagement de la tombe de Neferhotep et son ouverture à la visite reflètent les efforts continus du ministère du Tourisme et des Antiquités dont l’objectif est de protéger les trésors archéologiques égyptiens et de promouvoir le tourisme en Egypte.

Pour sa part, l’archéologue Violeta Pereyra, cheffe de la mission archéologique de l’Université de Buenos Aires et du Musée national de Rio de Janeiro au Brésil, qui travaille dans la tombe depuis près de 24 ans avec une équipe d’archéologues et de scientifiques d’Egypte, d’Argentine, du Brésil, d’Allemagne et d’Italie, explique que la restauration de la tombe est passée par plusieurs étapes à commencer par l’étude détaillée du monument et son contenu, de ses inscriptions et de ses peintures. « Les travaux de restauration ont commencé en 2000. Après la phase d’étude, nous avons commencé une restauration minutieuse de la tombe en coopération avec le Conseil suprême des antiquités égyptiennes », indique Pereyra.

Pour sa part, Fathi Yassin, directeur général de la zone des Antiquités de Louqsor et de Haute-Egypte, a expliqué que la structure architecturale des salles d’enterrement inférieures de la tombe a été conçue sur un axe longitudinal allant de l’est à l’ouest, ce qui évoque la résurrection du défunt et le voyage quotidien du soleil.

Il ajoute que les travaux de restauration comprenaient le nettoyage des surfaces fragiles au laser et sans contact physique, rétablissant ainsi la lucidité des peintures murales, des hiéroglyphes, des inscriptions et des sculptures. Les pièces en pierre déconstruites et les fissures ont été traitées.

« En étudiant les peintures dans la tombe nous avons constaté que les anciens muralistes égyptiens ont utilisé des colorants avec de la gomme arabique », affirme Yassin.

Quant à Mohamed Badie, président du département central des antiquités de la Haute Egypte, il explique que la restauration était la phase la plus délicate des travaux surtout la restauration des gravures et des peintures afin de leur rendre leur beauté d’antan. « Les gravures, les peintures et les couleurs de cette tombe montrent que les artistes de cette époque se sont inspirés de l’art de Tel Amarna », affirme Badie.

A noter que la tombe de Neferhotep (TT 49), taillée dans le socle des collines d’Al-Gorna sur la rive ouest du Nil, a été découverte par des voyageurs européens à la fin du XVIIIème siècle. En raison de son utilisation à l’époque à des fins de résidence, la tombe a été témoin d’une détérioration, nécessitant des travaux de restauration voire de conservation.

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