Depuis l’inauguration officielle du Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC) à Fostat (Vieux Caire), il garde un rang élevé parmi les grands musées égyptiens. « La Parade dorée des momies royales organisée lors de son inauguration en 2021 a donné un grand élan au NMEC. Et depuis, il compte parmi les premiers musées, surtout concernant le nombre de ses visiteurs, quand on le compare avec le Musée égyptien de la place Tahrir, celui d’art islamique ou le Musée copte », déclare Ahmed Ghoneim, directeur exécutif du NMEC. « Le nombre de visiteurs varie selon les saisons, mais depuis son inauguration, on a environ 2 000 visiteurs par jour. On a battu ce record il y a presque un an en accueillant, pendant un weekend, près de 12 000 visiteurs, entre Egyptiens et touristes arabes et étrangers », se félicite Ghoneim, assurant que le NMEC progresse constamment, que ce soit sur le plan du revenu ou du nombre de visiteurs.
En plus des 6 000 pièces antiques variées qu’abrite le NMEC, la salle des momies royales et des pièces rares, dont le plus ancien squelette jamais découvert appartenant à un homme au site préhistorique de Nazlet Khater dans la Moyenne-Egypte, le NMEC se caractérise par la diversité des activités culturelles qu’il organise. « Le NMEC n’est pas un simple musée, mais une institution scientifique, culturelle et artistique qui vise à développer l’esprit de ses visiteurs », assure Maysera Abdallah, vice-directeur exécutif pour les affaires archéologiques au NMEC. « On vise à maintenir notre place parmi les musées non seulement égyptiens, mais aussi internationaux en développant nos activités, et on essaye toujours d’innover dans les moyens de promotion du musée par des méthodes créatives », affirme Ghoneim. Les activités lancées régulièrement depuis son inauguration, les ateliers variés, les initiatives culturelles, ainsi que la participation à de différents événements, tels que les célébrations des 200 ans de l’égyptologie ou les fêtes nationales, en organisant des expositions temporaires, contribuent à attirer plus de visiteurs. « Le NMEC a mis en place un plan créatif qui le met toujours sous les projecteurs et à la une des différents médias », renchérit Ghoneim, ajoutant que le nombre de visiteurs, toutes catégories confondues, augmente de jour en jour et que le NMEC ne craint aucune compétition.
La dernière initiative lancée par le musée pour célébrer son deuxième anniversaire, au nom de « L’Egypte éternelle », vise à promouvoir la culture égyptienne à travers une série d’événements culturels, de conférences, d’ateliers et d’activités. Parmi ces activités figure « Tabliyet Masr », qui expose pour la 2e année consécutive l’art culinaire égyptien à travers les époques, mais avec, cette fois-ci, une nouvelle vision plus développée. Les activités telles que les ateliers dédiés aux jeunes, dont le nombre a dépassé les 150 entre mai 2022 et mai 2023, visent à promouvoir le tourisme patrimonial égyptien et à présenter une image complète de l’histoire et de la culture égyptiennes, en mettant l’accent sur les aspects les plus importants de la vie en Egypte Ancienne, tels que la religion, la science, la technologie, l’art et l’architecture.

Le NMEC est mis sur la carte de visite des personnages et des délégations haut placés.
Les atouts du NMEC
Habitué à prendre part aux grands événements, le NMEC organise, pour la deuxième fois, une exposition temporaire pour célébrer le grand Baïram. Ainsi, dans la grande salle du musée s’étalent des pièces rares dont la plupart sont exposées pour la première fois. « Les responsables du musée essayent de maintenir la muséologie permanente des salles principales, mais ne ratent aucun événement culturel pour organiser des manifestations culturelles, d’une semaine ou d’un mois, où on place parfois de nouveaux objets à côté des vitrines qui exposent des pièces appartenant à la même époque », explique Abdallah, insistant sur le fait que le changement de la muséologie permanente est strictement contrôlé.
L’année dernière, le NMEC a célébré l’inauguration de la « salle des textiles égyptiens » abritant une collection riche et variée de 650 pièces de textile et d’objets liés à cet artisanat, reflétant l’habileté des Egyptiens à travers les époques. En outre, le théâtre du musée, d’une capacité de 500 personnes, a accueilli d’importants événements dont des concerts, des conférences culturelles ou la diffusion de documentaires comme celui sur « Toutankhamon, The Last Exhibition », en présence de personnalités éminentes, y compris l’égyptologue Zahi Hawas, le musicien Nader Abbassi et le politicien Moustapha Al-Fiqi.
Non seulement la muséologie, les vitrines ou l’éclairage donnent un aspect moderne au musée, mais aussi la technologie de pointe joue un grand rôle pour attirer les visiteurs. « Les écrans tactiles et ceux dans les vitrines, ainsi que la diffusion de musique et de films sur les étapes de restauration fascinent les visiteurs », assure Abdallah, ajoutant que l’inauguration prévue de la « Pyramide en verre », dite aussi la salle des « capitales égyptiennes », est un nouveau moyen qui éblouira le public. Selon les responsables du musée, cette salle, dépourvue de pièces antiques, est à 90 % terminée et sera équipée d’écrans tactiles, de lunettes VR et d’applications de technologie moderne. « La Pyramide en verre s’élève presque à 16 étages, donnant une vue sur tout Le Caire. Des documentaires raconteront l’histoire des capitales de l’Egypte, surtout celle islamique, de façon moderne », reprend-il.
Le NMEC est aussi connu parmi les musées égyptiens pour ses laboratoires modernes. « Le NMEC renferme deux grands types de laboratoires. Le premier est consacré aux travaux de restauration des pièces antiques et des collections privées, alors que le deuxième est dédié aux études et aux recherches scientifiques dans les autres sciences », souligne Mohamed Wahid, directeur exécutif des laboratoires de restauration au NMEC, ajoutant que le premier est divisé en 11 spécialisations de restauration de différents genres. « Il y a des labos pour les textiles, d’autres pour les momies, le bois, les pierres, la poterie, le verre et autres. Dans ces laboratoires, on restaure toutes les pièces du musée, celles qui sont déjà exposées ou qui sont stockées dans les entrepôts. On est aussi prêt à restaurer toutes les pièces archéologiques découvertes par les missions présentes dans les quatre coins du pays. Quant aux laboratoires scientifiques qui renferment des appareils avancés, ils font de la recherche dans tous les domaines, tels que l’exploitation minière et autres », reprend Wahid, soulignant aussi le rôle des laboratoires dans la formation de jeunes universitaires en leur organisant des ateliers de formation. « L’organisme du musée fournit en permanence des équipements modernes aux laboratoires, afin d’atteindre un niveau international qui leur permet de répondre à tous les travaux demandés », affirme-t-il.
Les responsables du NMEC s’appliquent depuis son inauguration à mettre en oeuvre les normes écologiques, à l’instar de l’application de l’empreinte carbone, à faire des économies dans la consommation de l’électricité et même à avoir recours à l’usage de l’énergie renouvelable. Le but étant de garantir un environnement sain.
L’extérieur du bâtiment du musée, bien qu’il ne dépende pas administrativement du musée, participe à assurer le caractère attractif du NMEC. Il s’agit notamment du lac du Caire et de son jardin, avec leurs activités de divertissement et leurs restaurants. Le NMEC se trouve aussi au centre de nouveaux projets nationaux, tels que la création des jardins de Fostat et le développement de la région du « complexe religieux ». « Le conseil d’administration du musée cherche toujours à trouver de nouveaux moyens de promotion et de sensibilisation créatifs. Nous restons ambitieux malgré tous les défis que nous affrontons pour que le NMEC demeure toujours pionnier et en tête de liste des musées égyptiens », conclut Abdallah.
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