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La fontaine Cheikho restaurée

Doaa Elhami, Mardi, 09 mars 2021

La fontaine Cheikho, située dans la région de Hattaba dans le quartier de Khalifa au Caire, qui date de l’époque mamelouke, fait l’objet de travaux de restauration après de longues années d’abandon.

La fontaine Cheikho restaurée
La fontaine mamelouke rénovée dans le cadre de la restauration de 100 monuments au Caire historique.

Dans le cadre de la restauration d’une centaine de bâtiments remontant à diverses époques islamiques du Caire historique, le Conseil Suprême des Antiquités (CSA) commence la réhabilitation de la fontaine Cheikho dans le quartier de Hattaba, près de la Citadelle de Salaheddine. Erigée en 1354 par l’émir Seifeddine Cheikho Al-Emari, un des grands princes mamelouks bahris, la fontaine Cheikho est singulière par sa construction et son architecture. « C’est l’unique fontaine taillée dans la roche », souligne Ossama Talaat, directeur général du secteur des monuments islamiques, coptes et juifs. Elle est creusée dans la pierre de la Citadelle de Salaheddine et est située dans la rue Sekket Al-Mahgar, à Hattaba. « Tout au long de l’histoire de l’architecture islamique, les fontaines ont toujours été annexées à des mosquées, des hôpitaux ou des écoles, sauf celle de Cheikho », explique Mahmoud Abdel-Basset, directeur général du projet de développement du Caire historique, soulignant l’état exceptionnel de la fontaine.

Il s’agit d’un bâtiment composé de deux salles. Sa façade rectangulaire, dont le centre est niché, donne sur la route de Bab Al-Wadaa (la porte de l’adieu) empruntée par les pèlerins qui partaient à La Mecque. La niche est décorée de plusieurs arches gothiques, elle est également ornée de motifs floraux entrelacés, de calligraphie et de textes de l’émir Cheikho. Malgré l’importance architecturale de la fontaine, elle s’est trouvée marginalisée et a été négligée pendant des décennies. Il faudra attendre 2019 pour que l’ONG Al-Fekr Al-Omrani pour l’architecture, l’urbanisme et l’artisanat patrimoniaux (Megawra), en partenariat avec le secteur des antiquités islamiques et coptes du ministère du Tourisme et des Antiquités, effectue une étude pour sauver le quartier de Hattaba et le transformer en un site touristique attrayant. Pour cela, le nettoyage mécanique de la fontaine a déjà commencé. La restauration fine et architecturale va nécessiter du temps pour que le monument retrouve sa splendeur d’antan. « Le principe est de transformer la fontaine en musée consacré au pèlerinage. Il contera l’histoire du saint voyage avec toutes ses préparations, ses festivités et ses rites car elle donne sur le chemin de la porte de l’adieu sous laquelle les pèlerins passaient pour se diriger vers La Mecque », explique l’ingénieure Héba Negm, membre de l’ONG. Toutefois, les ultimes décisions concernant l’aménagement et l’exploitation de la fontaine reviendront au ministère du Tourisme et des Antiquités.

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