Mercredi, 06 décembre 2023
Al-Ahram Hebdo > Tourisme >

Une nouvelle jeunesse pour le Musée égyptien du Caire

Nasma Réda, Mardi, 19 novembre 2019

Pour ses 117 printemps, le Musée égyptien du Caire s’offre un lifting, dont les premières étapes ont pu être admirées lors des célébrations d’anniversaire.

Une nouvelle jeunesse pour le Musée égyptien du Caire

Près de cinq mois après la signature d’un accord entre l’Union Européenne (UE) et les ministères égyptiens des Antiquités et de l’Investissement, les premiers résultats du réaménagement du Musée égyptien de la place Tahrir ont pu être admirés lors des célébrations à l’occasion de son 117e anniversaire. « Pour la première fois depuis bien longtemps, les visiteurs voient la fontaine au milieu du jardin fonctionner », annonce le ministre des Antiquités.

Le projet de réaménagement, qui s’étend sur trois ans, met l’expertise européenne en matière de gestion des musées et des collections au service du développement du Musée égyptien du Caire. Les acteurs impliqués sont les cinq grands musées européens, à savoir le Musée égyptologique de Turin, le Musée du Louvre, le British Museum, le Musée égyptien de Berlin et le Musée national des antiquités de Leyde, ainsi que diverses institutions, notamment l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO). Ils partagent leur expérience et leur savoir-faire dans tous les domaines de la muséographie. Des conseils sont également prodigués concernant les nouvelles approches en matière de présentation des collections. Le projet doit ainsi permettre au Musée égyptien de poser les bases d’une candidature pour une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Construit dans le style néo-classique par l’architecte français Marcel Dourgnon, le Musée égyptien de la place Tahrir a été inauguré en 1902. Il abrite la collection d’antiquités pharaoniques la plus riche et la plus complète au monde, qui s’étend sur des milliers d’années. « Après avoir transporté au Nouveau Grand Musée égyptien (GEM) une grande collection de statues provenant des galeries du musée ainsi que du jardin, nous avons annoncé le commencement des travaux à l’intérieur et à l’extérieur du musée, en parallèle. Les visites continuent, avec un parcours modifié », explique Sabah Abdel-Razeq, directrice du Musée égyptien à la place Tahrir. Les barreaux métalliques qui entourent l’édifice ont repris leur beauté d’antan, de même que les couleurs de la bâtisse. « Pour faire fonctionner la fontaine, on a dû la renforcer pour éviter l’infiltration d’eau. Un système d’éclairage a aussi été instauré », assure la directrice.

« Il ne disparaîtra pas »

Pour ce qui est de l’avenir de ce musée antique, après le transfert d’une grande partie de ses collections vers d’autres musées, le ministre des Antiquités a assuré que le Musée égyptien ne mourra jamais. « Bien qu’il y ait beaucoup de musées en Egypte, tels le Musée d’art islamique, le Musée copte, le Musée de la civilisation en construction et le GEM, j’assure que le Musée égyptien de Tahrir ne disparaîtra pas, même s’il perdra des pièces au profit du GEM ou du Musée de la civilisation de Fostat, où les momies royales seront exposées après leur transfert au cours des mois prochains », a déclaré Khaled El-Enany, ministre des Antiquités, lors de la cérémonie d’anniversaire du Musée. Et de souligner que les travaux lancés pour faire revivre cet édifice célèbre s’accélèrent. Un programme de restauration du premier étage, lancé en 2012 par la Commission de l’UE et le gouvernement allemand, a par ailleurs déjà été achevé en novembre 2018.

A l’intérieur du musée, la moitié des murs ont été peints en couleur rouge brique. Cette couleur a suscité, il y a deux mois, la colère de certains archéologues sur les réseaux sociaux, estimant qu’elle ne respecte pas les anciens plans. « Lorsqu’on a commencé à déplacer l’une des vitrines qui n’avait pas changé de place depuis une dizaine d’années, cette couleur est apparue. C’est pourquoi, après de longues discussions avec le comité en charge, on a commencé à enlever les couches les plus récentes et à repeindre les murs dans la même couleur », explique Sabah Abdel-Razeq.

Les galeries abritant la collection du roi Akhenaton sont les premiers fruits de l’accord signé en juin dernier entre l’UE et les ministères égyptiens des Antiquités et de l’Investissement. A hauteur de 3,1 millions d’euros, cet accord prévoit le financement de la première phase du projet de rénovation des galeries au niveau de l’entrée, au rez-de-chaussée, ainsi que la redéfinition du parcours de visite et le renouvellement de la présentation des trésors des tombes royales de Tanis. Le ministère indique que la plupart des travaux concernant le rez-de-chaussée se termineront fin 2020. « L’année prochaine, nous célébrerons les 118 ans du Musée du Caire, en même temps que l’inauguration du GEM », conclut El-Enany.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique