Dimanche, 10 décembre 2023
Al-Ahram Hebdo > Tourisme >

Qui est l’atabek Ezbek Men Tatakh ?

Doaa Elhami, Mardi, 09 avril 2013

Né aux environs de l’an 825 de l’hégire - 1422 J.-C. à Qabjaq en Mongolie turque, Ezbek a été acheté à l’âge de 5 ans par un vendeur mamelouk qui l’a, à son tour, vendu à l’un des émirs égyptiens nommé Tatakh. D’où vient son nom Ezbek Men Tatakh. 26 ans plus tard (852 de l’hégire - 1448 après J.-C.), son nom sera connu pour la première fois, lorsque le sultan Djaqmaq de l’Egypte le nomme prince sur 10 Mamelouks, première étape de l’échelle administrative. Il épousera la fille du sultan Djaqmaq. Quelques années plus tard, l’émir Ezbek sera le khazendar général de l’Etat égyptien (ministre des finances) et prince sur 40 Mamelouks. « On n’explique pas clairement cette ascension rapide d’Ezbek. C’est une période historique très floue, marquée par beaucoup de troubles politiques et de guerres », explique Ahmad Qadri, directeur général des monuments coptes et islamiques au ministère d’Etat pour les Affaires des antiquités. Mais ce poste fut éphémère puisque l’émir Ezbek s’exila pendant 5 ans à Alexandrie suite à la défaite du sultan Othman, fils du sultan Djaqmaq devant Al-Achraf Inal.

Avec l’arrivée du sultan Khachquadam en 865 de l’hégire - 1461 après J.-C., l’émir Ezbek sera l’un des hauts fonctionnaires de l’Empire égyptien. « Il va entrer dans une série de guerres contre les ennemis des Mamelouks sur les frontières nord d’Alep, et en sera le vainqueur par excellence », raconte Qadri. Ses actes de bravoure ont eu lieu avec les bédouins de Béheira, situé à l’ouest d’Alexandrie, qui semaient des troubles. Il a eu affaire également aux bédouins d’Aqaba en 872 de l’hégire - 1467 après J.-C. En guise de récompense, l’émir Ezbek va être nommé gouverneur de la Grande Syrie.

Par ailleurs, cette année-là a été témoin de la décadence de l’Empire mamelouk qui a connu le règne de 4 sultans en une seule année. Le dernier sultan fut Al-Achraf Qaïtbay. A cette période, Ezbek était préoccupé par les guerres à Alep sur les frontières nord.

Il sera aussi vaincu, pour la première fois, par Chah Souar, émir d’un petit royaume d’Asie mineure. Malgré cette défaite, le sultan Qaïtbay lui ordonne de retourner en Egypte et le nomme atabek, ou chef de l’armée égyptienne et son bras droit en même temps. « Le sultan était plein de sagesse et connaissait la valeur de l’émir Ezbek malgré sa défaite. Il a préféré l’utiliser pour protéger les intérêts de l’Egypte », reprend Qadri. A son arrivée en Egypte, l’atabek assumera plusieurs responsabilités comme l’ouverture du barrage de Roda à l’occasion de l’inondation du Nil. En outre, il accompagna le sultan pendant ses voyages à l’étranger comme à Beit Al-Maqdes. A cette époque (879-882 / 1475-1477), Ezbek est chargé d’installer le jardin d’Ezbékieh.

Deux ans plus tard, le sultan Qaïtbay part pour Alep et nomme l’atabek Ezbek gouverneur d’Egypte jusqu’à son retour. Une occasion propice pour embellir le nouveau jardin. De même, il a fondé des établissements, à l’image des Qanater (barrages) de Guiza, sur lesquels est gravé son nom. En plus, il a rénové l’école Mansouriya en lui ajoutant un maristan (asile psychiatrique) et une fontaine.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique