
Le temple d'Hibis, éclairé, reçoit ses visiteurs le soir. (Photo : Bureau des antiquités égyptiennes à Kharga)
Fermé pendant plus d’une trentaine d’années en raison de son état déplorable, le temple d’Hibis dans l’oasis de Kharga dans le Désert occidental est aujourd’hui ouvert au public. 70 millions de L.E. ont été nécessaires pour ramener cet édifice à sa splendeur d’origine. Les travaux ont duré une quinzaine d’années, et le ministre des Antiquités, Mamdouh Al-Damati, vient d’inaugurer officiellement le temple.
« Hibis est l’unique temple de pierre qui nous reste de l’époque saïte dans les oasis égyptiennes », explique Mohamad Ibrahim, inspecteur au bureau des antiquités égyptiennes au ministère des Antiquités. « La restauration du temple a commencé en 1999. Pendant 15 longues années, les parois et les colonnes du temple ont dû être soutenues avec des planches en bois. Le temple était dans un très mauvais état », explique Waad Aboul-Ela, directeur des projets au ministère des Antiquités. Les activités agricoles autour du temple ont endommagé sa structure.
Le temple menaçait de s’effondrer. Pour régler ce problème, les restaurateurs ont installé autour du temple un mur de protection souterrain d’une épaisseur de 80 cm, rempli de silex afin de retenir l’eau. Les restaurateurs ont en outre creusé autour du temple 96 puits de 30 cm de diamètre et de 10 mètres de profondeur, qu’ils ont rempli de calcaire afin d’absorber l’eau et d’assurer la solidité du sol. « Le ministère a dû aussi racheter des terrains autour du temple pour repousser les activités agricoles qui endommageaient le temple, notamment à travers les eaux d’irrigation », reprend le directeur des projets. Les architectes ont aussi consolidé les murs et les parois du temple avec des hâtelets. Ce travail a été effectué par une société anglaise.

Salle hypostyle en détails. (Photo : Bureau des antiquités égyptiennes à Kharga)
La reconstitution de certaines pièces du temple, comme les pierres des deux portiques ptolémaïque et romain, et celle de la chapelle de l’enfantement ont exigé une étude minutieuse. « C’était un travail pénible qui a nécessité beaucoup de temps. Mais grâce à la coopération entre les architectes et les archéologues, le travail a été bien fait », reprend l’inspecteur des antiquités Mohamad Ibrahim. Il ajoute que cette coopération a facilité la restauration des bas-reliefs colorés.
Après la restauration, il ne restait plus que le nettoyage du site et sa préparation pour l’inauguration officielle. Le sol du temple a été couvert de dalles en grès en remplacement des dalles en béton. De même, les restaurateurs ont nettoyé le plafond qui a été consolidé avec des dalles en béton. Enfin, une enceinte a été installée autour du site pour le protéger.
« En outre, nous avons installé un système d’éclairage. Les touristes qui ne supportent pas la chaleur brûlante de la Nouvelle Vallée en été pourront visiter le temple en soirée », se réjouit le directeur des projets.
La surveillance a été renforcée et des caméras de contrôle ont été installées. En même temps, une salle d’accueil a été créée pour garantir le confort des visiteurs. Les archéologues espèrent que cette inauguration du temple mettra l’oasis de Kharga et la Nouvelle Vallée sur la carte touristique.
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