Archives - Une personne se tient devant un panneau Meta à l’extérieur du siège de la société, à Menlo Park, en Californie. Photp : AP
La Commission européenne a réclamé vendredi des informations à Meta afin de vérifier la conformité aux règles de l'UE après la suppression de CrowdTangle, un outil considéré comme essentiel pour repérer et analyser la désinformation sur Facebook et Instagram.
CrowdTangle n'est plus disponible depuis le 14 août, au grand dam de nombreux chercheurs et journalistes qui l'utilisaient pour suivre en temps réel la propagation de théories du complot, d'incitations à la violence ou de campagnes de manipulation pilotées de l'étranger.
Bruxelles demande en particulier à Meta de détailler les mesures prises par rapport à ses obligations, prévues dans le règlement règlement sur les services numériques (DSA), pour "donner aux chercheurs l'accès aux données" de Facebook et Instragam.
La Commission demande au groupe de Palo Alto de l'informer, d'ici au 6 septembre, des décisions qu'elle entend prendre sur ce dossier.
Cette demande d'information s'inscrit dans le cadre d'une enquête ouverte fin avril, à cinq semaines des élections européennes, contre Facebook et Instagram, soupçonnés de ne pas respecter leurs obligations en matière de lutte contre la désinformation.
Parmi les griefs listés, Bruxelles s'inquiétait en particulier du projet de suppression, sans solution adéquate de remplacement, de CrowdTangle.
La décision de la maison mère de Facebook et d'Instagram de supprimer cet outil a fait l'objet de vives critiques des deux côtés de l'Atlantique.
Dans une lettre ouverte à Meta, la fondation Mozilla, organisation mondiale à but non lucratif, avait demandé que le service soit conservé au moins jusqu'en janvier 2025, en mettant en particulier en avant les nombreux rendez-vous électoraux de l'année 2024, dont l'élection présidentielle américaine.
"L'abandon de CrowdTangle (...) porte atteinte au principe fondamental de transparence" et constitue une "menace directe" pour l'intégrité des élections, indiquait ce courrier, signé par des dizaines d'observateurs et de chercheurs.
L'AFP participe dans plus de 26 langues à un programme de fact-checking développé par Facebook, qui rémunère plus de 80 médias à travers le monde pour utiliser leurs "fact-checks" sur sa plateforme, sur WhatsApp et sur Instagram.
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