Apple a vu ses ventes d'iPhone, d'iPad et d'accessoires diminuer en début d'année, mais ses services ont sauvé la mise au géant des technologies, par ailleurs très attendu sur le front de l'intelligence artificielle (IA) générative.
De janvier à mars, le groupe californien a réalisé un chiffre d'affaires de 90,75 milliards de dollars, dont 23,6 milliards de bénéfice net, deux résultats en baisse sur un an, mais moins que ne craignait le marché.
A défaut des habituels résultats flamboyants de la marque à la pomme, les investisseurs ont apprécié son annonce jeudi d'un programme sans précédent de rachat d'actions, de 110 milliards de dollars.
Le titre d'Apple prenait plus de 6% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Les ventes de son produit vedette, l'iPhone, ont généré moins de 46 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre de son exercice décalé, en baisse de 10% sur un an, d'après son communiqué de résultats publié jeudi
"La baisse de la demande pour l'iPhone en Chine a considérablement réduit les recettes", a noté Jacob Bourne, analyste de Emarketer.
Apple avait doublé Samsung en 2023 sur les ventes de smartphones, mais le Californien a de nouveau cédé le trône au Sud-Coréen au premier trimestre 2024, d'après le cabinet d'études spécialisé IDC, tandis que les marques chinoises Xiaomi et Transsion ont enregistré de fortes croissances, dans un contexte de reprise de ce marché.
Les services au sommet
Tim Cook, le patron d'Apple, a insisté lors d'une conférence aux analystes sur la comparaison défavorable avec début 2023, quand son groupe avait écoulé beaucoup de smartphones après avoir résolu des problèmes sur la chaîne d'approvisionnement.
En outre, "l'iPhone continue de croître sur certains marchés, y compris la Chine", a-t-il assuré. "D'après Kantar, les deux smartphones les plus vendus dans les villes chinoises pendant le trimestre écoulé ont été l'iPhone 15 et l'iPhone 15 Pro Max".
Il a en revanche salué un "record historique" pour les services, qui comprennent la boutique d'applications App Store, les plateformes de streaming musical et vidéo (Apple TV+), ainsi que le stockage de données à distance (cloud).
L'activité a réalisé un chiffre d'affaires de près de 24 milliards de dollars, et pèse désormais plus de 26% des revenus de l'entreprise.
"Sur le long terme, je pense que l'évolution d'Apple vers un modèle économique fondé sur les services constitue une approche solide pour compenser sa dépendance à l'égard des ventes d'iPhone", a souligné Thomas Husson, analyste de Forrester.
"D'un point de vue commercial, il est évident que ni les nouveaux produits lancés au premier trimestre (par exemple le casque Vision Pro et le nouveau MacBook Air) ni le rafraîchissement attendu des gammes d'autres appareils comme les tablettes et stylets n'auront d'impact sur les résultats de l'entreprise dans un avenir proche", a-t-il ajouté.
Et l'IA ?
Comme ses voisins et concurrents de l'Ouest américain, Apple a reçu de nombreuses questions des analystes sur sa stratégie en matière d'IA générative (production de contenus sur simple requête en langage courant).
Mais contrairement aux autres géants de la tech, Google et Microsoft en tête, qui multiplient les annonces de nouveaux produits et assistants d'IA, le fabricant de l'iPhone est resté vague, faisant miroiter des annonces lors de sa prochaine conférence pour les développeurs, en juin.
"Je ne veux pas devancer nos annonces. Je dirais simplement que nous considérons l'IA générative comme une opportunité très importante pour la plupart de nos appareils. Et nous pensons que nous avons des avantages qui nous distinguent dans ce domaine", a indiqué Tim Cook.
"La détermination d'Apple à rester à l'écart du battage médiatique sur l'IA va probablement s'effriter, car l'entreprise commence à être assez isolée", a commenté Dipanjan Chatterjee, de Forrester.
La marque à la pomme a eu un début d'année marqué par des licenciements, des poursuites judiciaires et des polémiques.
Elle a congédié plus de 600 personnes en Californie fin mars. L'ampleur totale du plan social n'est pas connue.
Toujours en mars, le gouvernement américain a assigné Apple en justice pour pratiques monopolistiques liées à l'iPhone et aux contraintes imposées par le groupe aux développeurs d'applications.
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