
La réunion des invesstisseurs égyptiens avec le premier ministre Mostafa Mabouly.
Le premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a évoqué avec plusieurs hommes d'affaires égyptiens les défis auxquels est confronté l'environnement des affaires en Egypte, lors d’une réunion mercredi 26 décembre.
Cette réunion fait suite au déblocage, par le Fonds Monétaire International (FMI), de 1,2 milliard de dollars en faveur de l’Egypte (partie d’un prêt de 8 milliards de dollars conclu avec l’l’institution monétaire internationale).
La pénurie de dollars, les fluctuations des taux de change, la hausse des intérêts bancaires, la lente croissance de l'économie, et l'absence du secteur privé dans le processus décisionnel ont fait l’objet d’examen. Retour sur les déclarations des principaux intervenants.
Ahmed Ezz
Le président du groupe « Ezz Steel », Ahmed Ezz, a indiqué que le développement dans le secteur de la construction est extrêmement lent en Egypte comparé à d’autres pays comme le Vietnam.
Il a donné pour exemple le secteur de l'acier expliquant que la consommation annuelle d'acier était de 9,9 millions de tonnes en 2010, tandis qu'elle se situait autour de 6,5 millions de tonnes ces trois dernières années.
Ezz a attribué cette baisse de la consommation à des réglementations « strictes » dans le domaine des constructions, rendant difficile pour 70 % des citoyens de construire leur propre logement. « Je ne demande pas le retour des constructions illégales, mais plutôt l'instauration de règles qui permettent de relancer la reconstruction ».
Par ailleurs, il a souligné la nécessité de recruter dans le secteur public pour « introduire une nouvelle génération » et de « nouvelles idées ».
Yassine Mansour
Le président de la société « Palm Hills », Yassine Mansour, a souligné que le taux de change du dollar par rapport à la livre égyptienne est « à la base du problème de l'inflation » en Egypte, et a appelé à des idées « innovantes » pour résoudre ce problème.
Il a insisté sur la nécessité de renforcer les deux principales sources de devises en Egypte à savoir les transferts des Egyptiens à l'étranger, pour lesquels des incitations doivent être établies pour doubler leur volume, et le secteur du tourisme, pour lequel il a suggéré des études plus approfondies des marchés internationaux afin d'attirer davantage de touristes.
Ahmed El Sewedy
Le directeur général de « El Sewedy Electric », Ahmed El Sewedy, a exhorté le gouvernement à se concentrer sur les investissements industriels, en fixant des objectifs clairs pour l’industrie et en garantissant un environnement stable pour l’investissement.
Il a dit que l'Egypte possède une production bon marché, mais qu'on ne forçait pas les entreprises qui construisent de grandes infrastructures à utiliser les produits locaux. Or, cela aurait aidé l'industrie égyptienne à grandir.
Il a donné l'exemple de l'Arabie Saoudite, qui a attiré plus de 30 milliards de dollars d'investissements pour produire des turbines pour les énergies éoliennes.
Hany Barzi
Le président du Conseil d'administration de la société « Edita Food Industries », Hani Barzi, a souligné les effets négatifs des taux d'intérêt élevés sur l'investissement.
« Il sera très difficile pour l'industrie alimentaire d'absorber cette hausse des coûts. Il est également difficile d'imposer ces charges supplémentaires aux consommateurs en augmentant les prix des produits », a-t-il précisé.
Barzi s’est dit surpris de la réduction du budget destiné au remboursement des frais d'exportation cette année, qui est passé de 40 milliards de livres à 23 milliards, en dépit d'une promesse gouvernementale antérieure, et a demandé la mise en place d'un nouveau programme de soutien aux exportations à partir du prochain exercice financier.
Mirna Aref
La directrice générale de Microsoft Egypte, Mirna Aref, a appelé à donner la priorité accordée au secteur privé dans les futurs projets. Elle a souligné l'importance d'un guichet unique digitalisé pour faciliter les démarches des investisseurs et éviter les surprises administratives.
Elle a également insisté sur la nécessité de revoir les nouvelles lois susceptibles de créer des charges financières imprévues pour les investisseurs, ce qui entrave leur capacité à planifier financièrement leurs projets.
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