Le premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a évoqué avec plusieurs hommes d'affaires égyptiens les défis auxquels est confronté l'environnement des affaires en Egypte, lors d’une réunion mercredi 26 décembre.
Après le déblocage par le Fonds Monétaire International (FMI) de 1,2 milliard de dollars en faveur de l’Egypte (partie d’un prêt de 8 milliards de dollars conclu avec l’l’institution monétaire internationale), Madbouly et les hommes d'affaires ont abordé entre autres le paiement tardif des arriérés dus aux entreprises exportatrices, la question de la dette et l'amélioration du secteur du tourisme.
Le secteur du tourisme
Le chef du gouvernement égyptien a annoncé le lancement d'une initiative visant à augmenter le nombre de chambres d'hôtel, objectif qu’il considère comme prioritaire étant donné les revenus rapides en devises étrangères que génère le tourisme.
Il a annoncé que deux importants projets touristiques sont en passe d’être finalisés. Ils permettront de doubler le nombre de chambres d'hôtel autour des pyramides, du Grand Musée égyptien et du centre-ville.
« En dépit des crises actuelles, nous atteindrons environ 15,5 millions de touristes cette année », a indiqué Madbouly.
Selon lui, l’Egypte vise 18 millions de touristes l'année prochaine, ce qui permettra d'augmenter les revenus touristiques et de franchir le seuil habituel des 20 à 22 milliards de dollars de revenus, soit l’équivalent du déficit commercial de l’Egypte.
« Dans le contexte actuel très difficile, nous prévoyons une croissance du secteur touristique de l’ordre de 10 à 11% cette année. Cependant, nous souhaitons atteindre un taux de croissance de 15% l'année prochaine, et maintenir ce rythme » a-t-il expliqué.
La gestion et l’exploitation des aéroports égyptiens
Le Conseil des ministres a approuvé aujourd'hui la signature d'un contrat avec la Société financière internationale (IFC) en vue de lancer un appel d'offres pour la gestion et l'exploitation des aéroports égyptiens en partenariat avec le secteur privé a déclaré Madbouly. L’IFC, membre du Groupe de la Banque mondiale, est la plus importante institution mondiale d'aide au développement dédiée exclusivement au secteur privé. Cette déclaration fait suite à l'annonce par le gouvernement le 4 aout dernier de lancer la gestion et l’exploitation des aéroports avec le secteur privé pour alléger le fardeau de l’Etat égyptien.
Versement tardif des arriérés dus aux entreprises exportatrices
Le premier ministre égyptien a, d'autre part, souligné que le versement aux entreprises de la première partie des arriérés de paiement (Ndlr : dus par l’Etat dans le cadre du programme gouvernemental de soutien aux exportations) a pris fin en janvier 2023. Le remboursement de la deuxième partie a commencé le 1er juillet 2024.
« Nous avons évalué l’ensemble de ces dus à environ 60 milliards de livres égyptiennes. Le ministre des Finances a obtenu l'approbation du Conseil des ministres pour rembourser les dus aux entreprises bénéficiaires sur deux à trois ans et ce en utilisant plusieurs modes de paiement », a indiqué Madbouly affirmant que les détails du programme seront annoncés ultérieurement.
Et d’ajouter que l'année en cours a été difficile et exceptionnelle en raison des événements actuels et que le montant alloué au remboursement des charges à l'exportation sera augmenté pour répondre aux attentes.
« Le plus important est que les paiements soient effectués durant l’année même où s’est déroulée l’exportation », a déclaré Madbouly.
L’Egypte a décidé en 2024 de verser les arriérés de paiement dus aux entreprises exportatrices dans le cadre du programme de soutien aux exportations.
La production de gaz
Selon Madbouly, l’Etat prévoit une reprise progressive de la production de Gaz après avoir été affectée par les crises économiques.
« En 2025, nous serons capables non seulement de répondre à la demande locale, mais également de soutenir l’expansion de la production », a déclaré le premier ministre.
Il a souligné que la priorité pour le gouvernement est de fournir du gaz à l'industrie nationale pour stimuler l'emploi et la croissance économique, même si cela implique de vendre à un prix inférieur au prix du marché international.
Madbouly a par ailleurs affirmé que le gouvernement accorde la priorité à l’expansion et à la création de nouvelles usines de gaz.
A savoir que la demande en gaz naturel en Egypte est largement supérieure à l'offre nationale, créant un écart de production d'environ 1,6 milliard de pieds cubes par jour.
Afin de combler son déficit énergétique, l'Egypte s'est fixée comme objectif d'accroître sa production de gaz naturel à 5 milliards de pieds cubes par jour d'ici la fin de l'année.
Elle a dû importer 20 cargaisons de gaz naturel liquéfié pour faire face à la hausse de la demande pendant les mois d'été.
La dette extérieure
Selon le premier ministre égyptien, le gouvernement déploie des efforts pour diminuer la dette. « 2024 a été une année où nous avons dû faire face à un effort de remboursement de la dette sans précédent, effort qui a eu du succès », a-t-il assuré.
Selon lui, l’Egypte a remboursé environ 39 milliards de dollars de dette en 2024.
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