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Le FMI débloque 1,2 milliard de dollars de crédit à l'Egypte, prônant le retrait économique de l'Etat

Farah Alazzouni , Mercredi, 25 décembre 2024

La somme a été accordée à l’issue de la 4ᵉ revue du programme lié au Mécanisme élargi de crédit (MEDC). Le FMI a insisté sur l’importance de créer des conditions de concurrence équitables dans l'économie afin d’attirer les investissements étrangers.

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Le premier ministre égyptien et la directrice du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva.

L’Egypte a conclu un accord préliminaire avec le FMI à l’issue de la 4ᵉ revue du programme lié au Mécanisme élargi de crédit (MEDC). En vertu de cet accord, l’Egypte accédera à 1,2 milliard de dollars.

Cette révision fait partie d'un accord de prêt de 8 milliards de dollar signé entre l'Egypte et le FMI pour aider le pays à gérer ses défis économiques. 

« Compte tenu du contexte économique actuel, les autorités égyptiennes et le FMI ont convenu d'ajuster le plan budgétaire à moyen terme », a indiqué le communiqué du FMI publié mardi 24 décembre.

Concrètement, il a été décidé de réduire à 4 % du PIB le Solde budgétaire primaire (hors produits de cession), au lieu des 4,5% prévus lors de l’exercice 2025/26, avant de l’élever à 5 % en 2026/27, conformément aux engagements antérieurs.

Cette baisse de 0,5% de l'objectif d'excédent budgétaire primaire, fixé initialement par le Fonds, s’explique selon le FMI par les « contraintes économiques actuelles de l'Egypte ».

L’exclusion des produits de cession permet d’avoir une appréciation précise de la performance budgétaire récurrente d'un gouvernement. Les ventes d'actifs étant ponctuels, ne reflètent pas la situation financière d’un Etat.

Selon le Fonds, cette mesure vise à dégager un espace budgétaire pour renforcer la protection sociale et assurer la soutenabilité de la dette.

« Les autorités égyptiennes ont poursuivi la mise en œuvre de politiques clé visant à préserver la stabilité macroéconomique, malgré les tensions régionales persistantes qui entraînent notamment une forte baisse des recettes du canal de Suez », a affirmé le communiqué.

« La réduction du volume des échanges commerciaux transitant par le canal de Suez a affecté les revenus de 60 à 70%, ce qui représente un de 4,5 à 5 milliards de dollars », a déclaré ne novembre Azour Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale.

Mettre en œuvre un ensemble de réformes

Le rapport a expliqué qu’une attention particulière devrait être accordée à la maîtrise des risques budgétaires liés aux entreprises publiques du secteur énergétique, ainsi qu'au strict respect du plafond des investissements publics, y compris ceux des entités opérant en dehors du budget général de l'Etat.

« Les autorités devraient mettre en œuvre un ensemble de réformes visant à augmenter les recettes fiscales de 2% du PIB au cours des deux prochaines années, en privilégiant l'élimination des exemptions fiscales plutôt qu’impose de nouvelles taxes », a souligné le communiqué.

Les réformes prônées visent à renforcer les finances publiques, réduire la dépendance à la dette, accroître les dépenses dans des domaines essentiels comme la santé, l'éducation et la protection sociale et à améliorer le climat des affaires pour faire du secteur privé le moteur principal de la croissance, d’après le FMI.

Le FMI a également insisté sur l’importance de créer des conditions de concurrence équitables en réduisant la présence de l'Etat dans l'économie afin d’attirer les investissements étrangers.

Le retrait de l'Etat et de l'armée de l'activité économique pour instaurer un environnement concurrentiel équitable entre le secteur public et le secteur privé, est une recommandation datant déjà de la 3e révision du programme de crédit.

Le Fonds a également appelé à l’accélération le programme de cession d'actifs publics (vente ou privatisation des actifs détenus par l'État), pour soutenir le développement du secteur privé.

L’Egypte cherche à collecter 2,5 milliards de dollars avant la fin de l’exercice financier en cours en juin 2025, à travers la vente d'actifs.

Le premier ministre Mostafa Madbouly a annoncé en décembre que dix sociétés seraient introduites en bourse ou proposées à des investisseurs en 2025, dont « au moins quatre appartenant à l’armée ».

Au cours de l'exercice 2023-2024, la vente d'actifs publics a engendré un revenu net de 2,4 milliards de dollars, selon le FMI.

Le FMI a souligné avoir reçu des assurances de la part de la banque centrale égyptienne relativement au maintien d’un taux de change flexible.

La Banque Centrale d'Egypte a décidé mars dernier d'adopter un taux de change flexible.

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