Les inquiétudes concernant la croissance économique américaine et les prises de bénéfices qui touchent les semi-conducteurs tendent les marchés mondiaux mercredi, avec de nettes baisses sur les actions et le pétrole.
Les Bourses européennes évoluaient en nette baisse vers 11H45 GMT. Paris se repliait de 1,01%, Londres de 0,53%, Francfort de 0,84% et Milan cédait 0,42%.
A Wall Street, après avoir chuté mardi, les indices se dirigent vers une ouverture en repli, de -0,15% pour le Dow Jones à -0,74% pour le Nasdaq.
Plus tôt, la séance a mal commencé en Asie, où les principales Bourses se sont repliées, notamment Tokyo (-4,24%) et Taïwan (-4,52%), entraînées par une dégringolade du secteur des semi-conducteurs.
Cette vague de stress a commencé mardi après la publication aux Etats-Unis de l'indice ISM concernant l'activité dans le secteur manufacturier américain, restée en contraction au mois d'août, avec un niveau de nouvelles commandes au plus bas depuis mai 2023.
Ces données "ont ravivé les craintes de récession", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Et tous les marchés ont commencé à tanguer.
Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts des Etats reculaient vers 11H45 GMT, signe d'une part de la prudence des investisseurs qui se tournent vers les obligations, jugées moins risquées que les actions, et d'autre part du changement des anticipations de politique monétaire des traders.
Si l'économie américaine ralentit trop, cela pourrait pousser la banque centrale américaine (Fed) à baisser fortement ses taux directeurs pour soutenir l'activité. Cela se reflète dans le taux d'intérêt des emprunts des Etats-Unis à deux ans, qui s'établissait mercredi à 3,84%, contre 3,93% mardi avant la publication de l'ISM.
En Europe, le taux d'intérêt de l'Allemagne à dix ans baissait à 2,22%, contre 2,28% mardi à la clôture.
Les prix du pétrole ont chuté et sont tombés à leurs plus bas niveaux de l'année, le baril de West Texas Intermediate (WTI) passant même sous la barre symbolique des 70 dollars.
Mais vers 11H45 GMT, les cours du brut se reprenaient. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 0,62%, à 74,20 dollars, et celui du WTI, son équivalent américain, avançait de 0,74%, à 70,87 dollars.
"Tous les regards sont tournés vers les données concernant l'emploi aux États-Unis, qui pourraient soit aggraver la situation, soit mettre un terme à la récente vague de vente des actifs risqués", prévoit Ipek Ozkardeskaya, tandis que des publications sur le sujet sont prévues plus tard dans la journée, jeudi et vendredi.
Le bitcoin chutait de 2,10% à 56.638 dollars
L'euro grappillait 0,05% face au dollar à 1,1048 dollar pour un euro.
Les puces noyées
Dans le sillage de la chute de 9,53% du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, le secteur des microprocesseurs a reculé en Asie, un repli qui se poursuit en Europe.
A Amsterdam, ASML reculait de 6,20%, BE Semiconductor de 3,11%, tandis qu'à Paris, STMicroelectronics lâchait 2,61%. A Francfort, Infineon cédait 4,06%.
Nvidia a publié la semaine dernière des résultats solides, qui n'ont pas contenté les investisseurs. Cela reflète, selon Ipek Ozkardeskaya, "un signe de fatigue" des investisseurs autour du thème des puces et de l'intelligence artificielle.
Par ailleurs, selon plusieurs médias américains, le ministère de la Justice américain enquêterait sur de possibles infractions à la concurrence de la part de Nvidia. Dans les échanges précédant l'ouverture de Wall Street, son action reculait de 1,88%.
La Chine pèse sur le luxe
De nouvelles données peu réjouissantes ont été publiées concernant l'économie chinoise, un marché important pour le secteur du luxe.
L'indice d'activité PMI, calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, a montré mercredi que l'activité dans les services en Chine s'est tassée en août avec un rythme de progression parmi les plus faibles cette année.
A Paris, LVMH reculait de 3,31%, Kering de 2,81% et Hermès de 2,87%. A Milan, Moncler cédait 2,86% et, à Zurich, Richemont lâchait 6,10%.
Commerzbank sans l'Etat
Commerzbank reculait de 1,83% à Francfort, après l'annonce mardi soir que l'Etat allemand va progressivement se désengager du capital du groupe dont il est actionnaire à hauteur de 16,5%.
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