Le ministre des Finances Ahmed Kouchouk lors de la première conférence après sa prise de fonction. Photo : Capture d'écran du site du Ministère des Finances
Lors de sa première conférence de presse après sa prise de fonction, le ministre des Finances Ahmed Kouchouk, a annoncé mardi 6 aout, l’allocation depuis 2019 de 500 milliards de livres égyptiennes aux deux premières phases de l'initiative présidentielle Hayah Karima (vie décente) qui vise à améliorer les conditions de vie de la moitié la plus démunie de la population.
Hayah Karima est un programme dont l'objectif est d'améliorer l'habitat et l'infrastructure dans les villages abritant les familles les plus pauvres de l'Egypte, majoritairement dans le sud du pays.
La deuxième phase de l'initiative qui vient d’être lancée prévoit des projets dans 20 gouvernorats.
Le ministre des Finances a néanmoins nié le lancement d'un nouveau programme de soutien financier à l'instar de celui adopté en février dernier, rejetant les informations publiées à cet égard dans deux médias, citant un responsable anonyme du ministère.
« Un tel plan nécessiterait un financement supplémentaire. Or, dans une situation défavorable une telle mesure pourrait être plus nuisible qu'avantageuse », a expliqué le ministre ajoutant qu'il existerait des mesures « plus efficaces » pour soutenir les citoyens, dont un éventuel élargissement du programme Hayah Karima.
La conférence de presse dévoile les chiffres concernant le compte final de l'exercice 2023-2024. Ce dernier présente les allocations réelles versus celles plannifiées et approuvées par le parlement au début de chaque année fiscale.
Revenus fiscaux
Il a noté que les revenus fiscaux ont augmenté de 30% (grâce à l’amélioration de la gestion fiscale) sans l’institution de nouveaux impôts l'année dernière. Cette augmentation a été utilisé dans des programmes de santé, d'éducation et de protection sociale, d’après le ministre.
Kouchouk a précisé que le budget consacré à l'éducation et à la santé ont atteint respectivement 266 et 182 milliards de livres égyptiennes en 2023/2024, avec un taux de croissance de 25 % et de 24% par rapport à l’exercice précédent.
Le gouvernement a lancé 14 initiatives dans le secteur de la santé, bénéficiant à 1,5 million de personnes, le ministère des Finances avait soutenu en partie ces initiatives, y compris l’inclusion, cette année, de deux nouveaux gouvernorats dans le système de l'assurance santé globale, toujours selon le ministre.
Quant aux dépenses du budget général de l'État pour l'exercice financier 2023-2024, Kouchouk a expliqué qu’elles avaient dépassé les 3 000 milliards de livres dont 133 milliards consacrés à la subvention aux denrées alimentaires (contre 127 milliards dans l’exercice précédent).
Concernant la subvention des produits pétroliers, le ministre a jugé qu’elle était toujours « très élevée », en dépit de la hausse récente des prix des carburants. Ces subventions ont coûté 165 milliards de livres « contre les 119 milliards initialement prévus », a-t-il souligné.
Il a poursuivi : « Nous allons réorganiser nos priorités pour que les dépenses publiques tiennent davantage compte de la dimension sociale afin de contenir les effets des réformes économiques ».
« Nous avons réussi à diminuer les dépenses publiques de 2,2 % du PIB », s’est félicité le ministre tout en promettant de travailler pour réduire l'endettement public à moyen terme, tout en renforçant « la confiance dans l'économie égyptienne ».
Selon les chiffres publiés par le ministère des Finances, le budget prévu pour la protection sociale pour l’exercice 2023/24 était de 529 milliards de livres, alors que celui adopté dans les faits a été de 502 milliards.
Le taux d’inflation moyen en Egypte est passé de 24,4% en 2023 à 32,5% en 2024 d’après les données du Fonds monétaire international (FMI).
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