L’Egypte étudie un accord avec la Jordanie, pour l'achat d’une unité de « gazéification flottante »  auprès d'une firme internationale, sans préciser son nom, selon les déclarations à Al-Sharq Bloomberg de deux responsables gouvernementaux qui ont préféré garder l’anonymat, dimanche 28 juillet.

Le rôle de cette unité est de recevoir des cargaisons importées de gaz liquéfié, et de le regazéifier pour ensuite le rediriger vers le réseau national.

Ce processus de "gazéification" est défini comme la retransformation de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) en gaz afin de permettre sa consommation directe.

En mai dernier, la société égyptienne Natural Gas Holding Company (EGAS) a conclu un accord avec la société norvégienne « Hoegh LNG » pour louer la FSRU de « Hoegh Galleon » de gaz naturel liquiéfié de juin 2024 à février 2026, dans le bt de garantir la sécurité énergétique du pays au cours de la saison estivale, selon un communiqué du ministère du Pétrole.

Trouver des solutions

« L'objectif de l'achat du navire est qu'il soit détenu par l’Egypte, ou en partenariat avec la Jordanie -selon les résultats des négociations- afin de réduire l'écart entre la production locale et les taux de consommation, en Egypte et en Jordanie », a annoncé un des deux responsables. Il a ajouté qu'à partir du moment où l'approvisionnement en gaz dans les deux pays se stabilisera, ce navire pourrait être loué à d’autres Etats.

La production de gaz naturel en Egypte s’élève actuellement à 4,6 milliards de pieds cubes par jour, ce qui constitue son niveau le plus bas depuis des années.

En 2023, la production totale de gaz naturel de l'Egypte est tombée à son plus bas niveau depuis 2017, selon les chiffres de la Joint Organizations Data Initiative (JODI). La production était d'environ 59,29 milliards de mètres cubes, soit une baisse de 11,5 %.

Selon un rapport publié début mai dernier par l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), les exportations de gaz naturel liquéfié ont diminué de 83,2 % en février 2024 en comparaison à la même période l'année précédente.

En 2024, plusieurs entreprises égyptiennes de produits chimiques et d’engrais ont fermé temporairement leurs usines, invoquant des difficultés accrues dues à la pénurie de gaz naturel, causée par une surexploitation du réseau.

Depuis avril dernier, l'Egypte a commencé à acheter des cargaisons de gaz naturel liquéfié pour éviter les coupures d'électricité. La société publique "EGAS" a récemment importé au moins une cargaison de gaz naturel liquéfié pour une livraison immédiate à la station de gazéification d'Aqaba en Jordanie, avant de la retransferer vers l'Egypte.

Ces achats de gaz naturel liquéfié représentent un tournant significatif pour l'Egypte, qui avait largement cessé d'importer du carburant en 2018 après la découverte du champ gazier "Zohr" qui avait permis une augmentation de la production locale, faisant de l'Egypte un pays exportateur de gaz.